Parmi tous les ministres et diacres qui ont fidèlement servi l’Eglise à La Chaux-de-Fonds, deux personnalités méritent d’être mentionnées, à cause de l’originalité de leur engagement :
Paul Pettavel (1861-1934) : Pasteur à La Chaux-de-Fonds, il a été une figure marquante du christianisme social. De 1898 à 1932, il a édité « La feuille du dimanche », publication d’une page distribuée gratuitement dans les foyers de La Chaux-de-Fonds. Dans ses articles, il analyse finement, souvent avec humour, l’actualité. Il s’engage pour les coopératives, pour les droits politiques des femmes, pour des salaires décents. Il réprouve la grève de novembre 1918, mais en soutient les revendications. Paradoxalement, Paul Pettavel s’engage dans la lutte politique aux côtés des ouvriers tout en défendant le libéralisme. Sa feuille du dimanche a contribué à forger la foi responsable, la conscience civique et le sens critique de ses concitoyens. A l’Union Chrétienne de Jeunes Gens (780 unionistes et cadets en 1902), Paul Pettavel développe les conférences et les débats contradictoires sur les grands problèmes politiques du début du XXe siècle. C’est à l’Union aussi, en 1892, qu’il introduit une nouveauté pour la Suisse, le jeu du football.
Jules Humbert-Droz (1891 – 1971) : Pasteur peu de temps à La Chaux-de-Fonds, après avoir fréquenté la faculté de théologie de Neuchâtel de 1909 à 1914, Jules Humbert-Droz soutient un mémoire sur « christianisme et socialisme. » Après des stages en France et à Londres, il connaît la prison à La Chaux-de-Fonds : Pacifiste, il refuse de servir. Il collabore au journal socialiste La Sentinelle, puis adhère à la Troisième Internationale et fonde le parti communiste suisse en 1921. Il a vécu à Moscou mais a fini par rompre avec Staline. Revenu en Suisse, il fut parlementaire communiste à Berne, puis secrétaire central du Parti socialiste suisse.