ET nous revoilà confinés… Ou presque ! Que faire, que dire, que penser… Sinon prendre cela comme l’opportunité d’en faire quelque chose de positif, d’apprendre quelque chose de cette situation et d’en tirer des leçons pour notre vie, pour notre paroisse, pour notre société.
Cette fois-ci, ce semi-confinement coïncide avec un temps d’automne gris et pluvieux typique du mois de novembre…
« Novembre avec ses brouillards, ses pluies, sa grisaille, est ressenti très désagréablement par beaucoup. Mélancolie, tristesse, humeur dépressive nous envahissent. Plus notre société refoule ces sentiments, liés à notre fragilité, à notre finitude, plus la dépression s’accentue. Au contraire, nous devrions accepter que les heures sombres fassent partie de notre histoire, elles nous font devenir plus sensibles, plus humains et plus spirituels. Si nous ne les fuyons pas, si nous leur prêtons attention, nous ressentirons la vie de façon nouvelle, avec une perception plus fine. » Pierre Stutz
Pour nous laisser bercer dans cette ambiance douce et nostalgique de l’automne, écoutons et savourons cette belle chanson :
Colchiques dans les prés (reprise par John Bard)
Et si nous faisions de ce temps de novembre, un temps pour nous reconnecter avec notre être intime, un temps pour aller visiter la part ombre de nos vies, de nos relations que si souvent nous préférons refouler ? Sans crainte de faire appel à une aide extérieure si nécessaire…
Je vous invite à vous recueillir avec les mots même du moine Pierre-André Stutz, ancien prieur de l’ancienne Abbaye de Fontaine-André à Neuchâtel :
« Seigneur, je ne sais plus comment continuer ma route
Comment savoir où réside mon bonheur
Comment connaître tes projets à mon égard
Je tends les mains vers toi
Je me tiens tranquille
A chaque respiration je descends
Un peu plus profond au fond de moi
J’essaie de lâcher prise
De saisir ce que l’Esprit
En moi suggère
Ce qui importe, c’est le prochain pas à faire
Le chemin étant le but. »
Méditation
Nous avons vécu comme une trêve cet été et voilà que les mauvaises nouvelles tombent les unes après les autres… IL y a celles liées à la pandémie mais aussi à d’autres menaces (attentats, guerre civile, scandales, …) Comment ne pas craindre à nouveau pour nous-mêmes, pour les autres, pour notre avenir…
En ce temps de re-confinement où nous sommes invités plus que jamais à nous mettre à distance des uns des autres pour nous protéger, quelle parole entendre ?
Entre dans ta chambre, ferme la porte et prie ton père qui est dans le secret et ton Père qui voit dans le secret, te le rendra. Matthieu 6,6
Ou pour le dire autrement :
« Rentre dans ta cellule, reviens au silence, reviens à toi-même, retourne à ton cœur » Pères du désert (Philocalie)
Que ce soit, à l’intérieur ou à l’extérieur de nous-même, nous ne cessons de nous fuir, de nous agiter, de nous divertir, de mille et une façon. Nous pouvons voir ce semi-confinement comme une occasion pour nous retirer dans notre être intérieur.
Jean-Yves Leloup, moine orthodoxe et grand spirituel de notre temps, nous invite à une forme de recentrement pour ce temps de « retrait ».
(… ) Ce que nous avons dans la tête, nos idéologies, nos jugements, nos indignations, nous empêchent de voir « ce qui est là », présent.
Revenir à soi, se recentrer, retourner dans sa cellule est plus que jamais nécessaire.
Observer. Qui est là ? Qui pense ? Qui agit ? Qui est celui qui n’aime pas et qui est celui qui aime ? Qui est celui qui envenime la plaie et celui qui la guérit ?
Choisir celui à qui on a envie de donner la parole et l’acte. Qui est dans notre cellule, dans nos cellules ? Ces cellules qui forment l’intime de notre vie.
Plutôt que de parler d’homme intérieur et d’homme extérieur, d’homme ancien ou d’homme nouveau, je préférerais parler, de celui qui aime et de celui qui n’aime pas, en chacun de nous, car c’est celui-là qui empoisonne nos cellules et le silence au cœur de nos cellules, ou c’est celui-là qui éclaire et illumine notre cellule, nos cellules et le silence au cœur de nos cellules.
Communauté du Chemin Neuf : Ecoute, entends la voix de Dieu
Prière
Nous nous sentons si petits, tellement démunis devant cette pandémie, devant tant de situations de souffrances et devant ce monde en proie à tant de haines et de misères.
Nous sommes à nouveau assaillis de questions qui tournent en nous, et le peu de réponses dont nous disposons.
Aujourd’hui, nous te donnons nos tristesses, nos manques, nos vides. Que ton Amour vienne nous habiter, que ton Souffle nous traverse, que ta tendresse nous éclaire.
Nous te prions pour celles et ceux qui aident, soutiennent, consolent, soignent, écoutent, accompagnent, font passer les messages d’amour et d’amitié. Qu’ils trouvent un enracinement dans les liens, dans la reconnaissance, dans la solidarité. Ton Amour passe par eux comme par nous. Inspire-nous les attitudes et les mots qui font vivre et qui éclairent nos obscurités.
Unis par ton esprit, de manière invisible, nous te disons : Notre Père
Bénédiction
Dans le silence de nos jours, dans le silence de nos cœurs, que le Souffle de Paix nous habite, nous ouvre à la confiance, lentement, comme une brume légère qui se lève et fait place au soleil !
Allons dans la paix du Christ !
Karin Phildius, Pasteure
Sources :
« S’épanouir au temps des saisons », Pierre Stutz
« Tu es la Source de ma vie, Psaumes d’aujourd’hui, Pierre Stutz
« Odyssées de la Conscience », Jean-Yves Leloup
Bonus : petit florilège de chansons d’automne
Charles Trenet, Chanson d’automne, poème de Verlaine,
Yves Montand, Les feuilles mortes
Jacques Douai, Colchiques dans les prés
Francis Cabrel, Octobre
Anne Vanderlove – Ballade en novembre
Anne Sylvestre Dans le brouillard d’automne