Bonjour et bienvenue à vous pour une pause méditative.
« Il n’y a pas de bon arbre qui produise un fruit pourri, ni un arbre malade qui produise un beau fruit. Car chaque arbre se connaît à son propre fruit. On ne cueille pas de figues sur des épines, et l’on ne vendange pas des raisins sur des ronces. L’homme bon, du bon trésor de son cœur, fait sortir du bon, et le mauvais, de son mauvais trésor, fait sortir du mauvais ; car c’est de l’abondance de son cœur que sa bouche parle.» Luc 6 : 43-46
Méditation
Depuis mon adolescence, j’ai souvent été interpellée par la vie de nombreux hommes et de femmes. Parfois leurs vies renvoient à plus grand qu’eux. Et c’est ainsi que je suis venue à Christ, par le témoignage de ces vies. Leurs actes montraient à l’évidence à qui et à quoi, ils étaient attachés.
Lorsque je me suis penchée sur la vie du docteur Bennet, je me suis demandée pourquoi celui-ci acceptait-il de mettre en péril sa carrière professionnelle, sa santé, voire sa famille. J’étais intriguée: en quoi la santé des footballeurs américains lui importait-il ? Après tout, il n’était pas le seul “spécialiste” dans le domaine de la neuroscience, il aurait pu relativiser ses conclusions et passer à autre chose. Il n’avait rien à prouver à personne, lui qui était surdiplômé.
“Quiconque vient à moi, entend mes paroles et les met en pratique, je vais vous montrer à qui il est semblable » Luc 6:47
Mais voilà, le docteur Bennet n’est pas un médecin légiste lambda. Il est un homme de conviction: « Je ne dénonce personne. Je dis la vérité. Je suis de ceux qui croient que la vérité est la lumière de l’homme. Et quand on cherche cette vérité, on ne peut pas avoir peur. »
Revenons sur une période de sa vie, si vous le voulez bien. Bennet Omalu est un médecin légiste nigérian, venu aux Etats-Unis dans les années 1990. Il a plusieurs diplômes à son actif, dont celui de l’université de Pittsburgh. Il aurait pu en cette année 2002, ce jour-là, se contenter de faire son travail comme tout le monde et tirer des conclusions rapides à partir d’un examen simple : il n’y avait rien d’apparent à l’examen du cerveau de Mike Webster, une ancienne star du football américain des Steelers de Pittsburgh.
Mais coupe après coupe,le docteur Bennet finit par trouver dans ce cerveau malade: des taches rouges et brunes dans les tissus abîmés, connues des chercheurs pour être impliquées dans la maladie d’Alzheimer et dans d’autres pathologies neurodégénératives. A force de chocs, Mike Webster était donc bien atteint de démence.
“J’aurais pu tourner le dos à Mike Webster le premier matin que je l’ai vu. Je n’avais aucune raison de faire son autopsie. Cet ancien joueur étoile des Steelers de Pittsburgh avait connu une fin misérable, vivant même dans sa voiture. Sa femme et sa famille le croyaient abruti (…) “Avant d’être emporté par une crise cardiaque, Mike Webster, urinait dans son four, soignait ses caries à la Super Glue, traitait son mal de dos au pistolet Taser, ne se souvenait plus s’il était marié et ignorait où il avait dilapidé sa fortune.(…) Alors au lieu de rire de Mike Webster, je l’ai compris.”
Bennet Omalu détaille alors ses conclusions dans un article qu’il intitule « Encéphalopathie traumatique chronique chez un joueur de la Ligue nationale de football »,comme le font les scientifiques après une découverte. Sa publication, au lieu de réveiller les consciences sur les dangers du football américain et les moyens à mettre en œuvre pour prévenir cette pathologie débilitante, lui attire les hostilités de la NFL, la ligue nationale du football.
Je lisais ce qu’on écrivait à mon sujet et je me demandais : « Mais qu’est-ce que j’ai fait de mal ? » Quelqu’un m’a déjà dit en pleine face : « Votre problème, c’est que vous n’avez aucune crédibilité. Vous êtes noir et vous êtes nigérian. Dites-moi ce que les Nigérians ont découvert? Vous n’êtes rien, un Africain, un immigrant. Pour qui vous prenez-vous? »
Un deuxième cas se présente à lui: cette fois, c’est le cerveau d’un joueur de 45 ans qu’il découpe, celui de Terry Long. Avec ses propres fonds, Bennet Omalu fait les mêmes investigations et les conclusions ne tardent pas à arriver: il découvre les mêmes protéines Tau dans une proportion qu’on trouve chez des patients Alzheimer du double de l’âge du joueur. Et, comme quelques mois plus tôt, il publie à nouveu un article dans la même revue, qui a résisté aux pressions d’une industrie de plusieurs milliards de dollars : « Encéphalopathie traumatique chronique chez un joueur de la Ligue nationale de football : partie II ».Il devient lui et sa femme, la cibles d’attaques, d’intimidations et de menaces, qui leur valurent la perte d’un enfant à naître et momentanément son emploi. Hors son statut d’immigration aux Etats-Unis était lié à son employabilité. Il aurait pu vraiment tout perdre. C’est le combat de David contre Goliath.
Mais le médecin résiste, remet en question les experts le jugent et trouve un allié, le neurochirurgien Julian Bailes, de l’université de Virginie. C’est un ami des deux joueurs décédés et il a mené des recherches pour comprendre la dépression qui touche certains joueurs de football à la retraite.
“Dans ce tourbillon, mon père m’a même appelé. Il m’a dit : « Mon fils, qu’est-ce que j’entends à ton sujet? Sois prudent. Je ne te dis pas d’avoir peur. Mais simplement de reconnaître qu’il existe en ce monde des hommes et des femmes qui ne veulent pas savoir la vérité. Tout ce qui les intéresse, c’est de savoir combien d’argent ils peuvent faire. Assure-toi de la pureté de tes intentions, que la vérité soit ta lumière. » Puis, mon père s’est mis à pleurer en me disant à quel point il était fier de moi.
Son association avec le neurochirurgien Julian Bailes, permet au Sports Legacy Institute, de voir le jour. C’est une organisation destinée à étudier cette nouvelle pathologie en vue de faire de la prévention et de l’information sur les risques de la pratique du football américain, particulièrement chez les jeunes. Il y a dix ans, cette organisation a conclu une convention avec le Blanchette Rockefeller Neurosciences Institute, pour conduire des recherches sur les causes de lésions cérébrales dans ce sport et élaborer un médicament préventif qui empêcherait l’accumulation de protéines Tau. Ceux et celles qui ont rejeté le concept à l’époque sont aujourd’hui ceux et celles qui ont bâti leur carrière autour de ce même concept.
Depuis, des dizaines d’articles scientifiques ont été publiés démontrant les chocs extrêmement puissants des joueurs lors des matchs. En novembre 2017, le premier cas d’encéphalopathie traumatique chronique a été confirmé sur un patient vivant. La ligue de football s’est engagée depuis à verser 100 millions de dollars à la recherche pour enquêter sur l’impact des commotions répétées sur le cerveau des joueurrs.
Le docteur Bennet par sa pugnacité a contribué à sauver des vies et à marquer le football américain. Mais qui sait ce qui l’a soutenu dans ce combat durant ces 15 années de luttes ? Qui sait que la foi de cet homme lui a permis de garder le cap, lui et sa femme ? Que sa foi se nourrit de lecture quotidienne de son livre de chevet qu’est la Bible ? Sans cette sève divine, cette conviction venue d’ailleurs, je me demande s’il aurait pu tenir aussi longtemps et aller aussi loin ? Quoiqu’il en soit, c’est en étant très intriguée par son histoire que j’ai découvert par hasard que c’était un disciple du Christ. Ne dit on pas que chaque arbre se reconnaît à son fruit ? Amen
Prions (1):
Seigneur, nous te prions,
C’est en nous que ta vie prend force et beauté
en lourdes grappes gorgées de lumière
Aide-nous à accepter la taille du vigneron.
Nous nous faisons gloire
de nos longs jets de printemps
et de nos feuilles luisantes,
ne laissant plus aucune place pour les fruits à venir ;
mais, au nom de l’essentiel,
le vigneron vient tailler,
couper, émonder, redresser, palisser,
redonnant vigueur à notre élan
et sève de toi qui coule en nous.
Fidèles à l’exigence de ta Parole,
nous serons en toi et toi en nous,
étendant jusqu’à l’infini la vraie vigne
du Royaume éternel de Dieu, par le souffle de l’Esprit.
Amen
Je vous souhaite une bonne suite de journée,
Vy tirman, diacre
Références:
(1) Lettre de nouvelles de la Faculté Libre de Théologie Réformée d’Aix-en-Provence, 29.06.1998.