Méditation mercredi 21 juillet 2021

Bonjour à vous toutes et tous chers visiteuses et visiteurs de ce site paroissial.

Aujourd’hui je vous propose la seconde méditation sur le thème de la rencontre de Jésus avec Marthe et Marie selon Luc 10 v 38 à 42. Bonne lecture et bel été.

Musique. J Haydn «Abendlied zu Gott».

Prière.

Dieu seul peut donner la foi
mais tu peux donner ton témoignage.

Dieu seul peut donner l’espérance
mais tu peux rendre confiance à tes sœurs et frères.

Dieu seul peut donner l’amour
mais tu peux apprendre à l’autre à aimer.

Dieu seul peut donner la paix
mais tu peux semer l’union.

Dieu seul peut donner la force
mais tu peux soutenir un découragé.

Dieu seul est le chemin
mais tu peux l’indiquer aux autres.

Dieu seul est la lumière
mais tu peux la faire briller aux yeux de tous.

Dieu seul est la vie
mais tu peux rendre aux autres leur désir de vivre.

Dieu seul peut faire ce qui paraît impossible
mais tu pourras faire le possible.

Dieu seul se suffit à lui-même
mais il préfère compter sur toi.

Prière d’une équipe de Campinas (Brésil)

Méditation 2. Luc 10 v 38 à 42.

Rappelons que Jésus se trouve ici dans la sphère privée. Il est accueilli au domicile des deux sœurs avec ses disciples et d’autres personnes qui l’accompagnent. La charge de travail à laquelle Marthe et Marie se trouvent confrontée est très importante, et il n’est pas étonnant de constater que Marthe soit stressée et en quête de reconnaissance. A un moment donné tout le travail repose sur ses épaules. Par ailleurs constatons également que le passage n’a gardé aucune trace d’un enseignement théorique ou formel de Jésus. Au contraire comme souvent il enseigne à partir de la vie, d’une situation donnée, d’un cas concret : ici celui de la plainte que lui adresse Marthe.

C’est à la suite de cet appel de Marthe que Jésus prend position et qu’il prononce la phrase : « Marthe Marthe tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. C’est bien Marie qui a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée ».

Souvent les commentateurs ont compris le : « tu t’agites pour bien des choses », comme une dévalorisation des services que Marthe rend. Le bien des choses devient souvent un peu de choses, sous-entendu qu’accueillir autant de personnes et les restaurer cela ne vaut pas grand-chose ; que c’est normal et que cela doit être fait sans « râler » selon les principes de l’hospitalité en vigueur dans la société d’alors. Or dans le judaïsme et contrairement à la culture grecque le travail manuel a de la valeur. Tout juif doit pouvoir subvenir aux besoins des siens et pour cela savoir travailler aussi manuellement. Jésus lui-même était charpentier et Paul par exemple tisseur de toiles de tentes. Pour les Grecs cela n’est pas ainsi, là le penseur, le philosophe est considéré comme bien supérieur au travailleur manuel. Dans le monde grecque le travail manuel est dévalorisé et quasiment dévolus aux esclaves. Notre monde contemporain garde parfois la trace de cette hiérarchie des valeurs mettant le manuel bien en-dessous de l’intellectuel. Expliquant aux enfants de ne surtout pas exercer un métier manuel. Heureusement que cela change.

A la suite de cela il n’est pas étonnant de constater que bien des sermons ou des prédications développent volontiers ces thèmes dans des portraits contrastés de Marthe et de Marie « actualisés ». Marthe étant comparée à une personne hyperactive, énergique, qui aurait pu être ingénieur ou cheffe d’entreprise industrielle ou artisanale. Marie quant à elle serait plutôt la rêveuse, la mystique, voire l’artiste, ou encore la muse. On a parfois poussé le trait jusqu’à faire de Marthe l’image de l’agitation occidentale et de Marie celle de l’indolence orientale, n’hésitant pas ainsi à cultiver certains clichés.

Mais alors si Jésus ne critique pas le travail manuel que voulais-t-il dire avec l’enseignement qu’il donne ce jour-là ?

Je crois qu’il a vu dans quel état d’agitation et de stress Marthe se trouvait et qu’il l’a accueillie dans cet état. Probablement que bien des rabbis auraient juste renvoyé Marthe, ne lui accordant pas la moindre attention. Jésus au contraire invite selon moi que Marthe à se reposer, se poser et profiter de sa présence comme Marie le fait. Les lourdes tâches liées à l’accueil et à l’hospitalité pourront se faire un peu plus tard avec l’aide des uns et des autres (aussi de Marie) en une saine répartition et délégation des tâches. Marthe a pour moi montré beaucoup de confiance et de courage en s’adressant ainsi à Jésus car selon les codes culturels de ce temps elle n’avait pas le droit de s’adresser ainsi à un Rabbi. Jésus lui comme d’habitude brise les codes qui enferment et qui empêchent la vie de se déployer pleinement et sereinement.

Prière.

Nous vivons, Seigneur
dans un monde fermé à double tour
verrouillé par des milliers, des millions de clés.
Chacun a les siennes :
celles de la maison et celles de la voiture,
celles de son bureau et celles de son coffre.
Et comme si ce n’était rien que tout cet attirail,
nous cherchons sans cesse une autre clé :
clé de la réussite ou clé du bonheur
clé du pouvoir ou clé des songes…

Toi, Seigneur qui as ouvert les yeux des aveugles et les oreilles des sourds,
donne-nous aujourd’hui la seule clé qui nous manque :
celle qui ne verrouille pas, mais libère ;
celle qui ne renferme pas nos trésors périssables,
mais livre passage à ton amour ;
celle que tu as confiée aux mains fragiles de ton Eglise :
la clé de ton Royaume.

François Séjourné

Bénédiction.

  • Béni soit l’être humain qui fait confiance à l’Éternel
    et qui place son espérance en lui !
    Il ressemble à un arbre planté près de l’eau
    et qui étend ses racines vers le cours d’eau :
    il ne s’aperçoit pas de la venue de la chaleur
    et son feuillage reste vert.
    Lors d’une année de sécheresse, il ne redoute rien
    et il ne cesse pas de porter du fruit.

Jérémie 17:7-8

Musique J.S Bach « Jesus bleibet meine Freude» BWV 147

Pasteur Thierry Muhlbach.