Pour commencer
Down to the River Virtual choir
(Trad. : Oh mes sœurs, mes frères, descendons, allons en bas.
Venez, descendons à la rivière pour prier.)
À vous membres de la Paroisse réformée La Chaux-de-Fonds
A vous visiteuses et visiteurs de passage sur notre site…
Bonjour et bienvenue !
Que la grâce et la paix de notre Seigneur soient avec vous toutes et tous. Amen
Prière
Toi, l’Ami de tous les instants
et nous
qui tantôt regardons
dans le rétroviseur d’un passé qui ne passe pas
tantôt particules prises de vertige
dans l’accélération des jours
et la fuite en avant
apprends-nous à te conjuguer
au présent intérieur
Toi, plein de surprise et de fraîcheur
et la sève et le verdoiement
et la source de tout commencement. Amen
Lecture biblique : Jean 17, 20-26
À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, les yeux levés au ciel, il priait ainsi: «Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi. Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un: moi en eux, et toi en moi. Que leur unité soit parfaite; ainsi, le monde saura que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
« Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant même la création du monde. Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ils ont reconnu, eux aussi, que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître encore, pour qu’ils aient en eux l’amour dont tu m’as aimé, et que moi aussi, je sois en eux.»
Méditation
En ce lundi 27 avril, je me retourne et jette un regard toujours et encore ébahi, incrédule sur les semaines écoulées et l’arrivée parmi nous de « Covid-19 »: tous ces événements vécus de près et de loin, ces ami(e)s touché(e)s par la maladie dans leur famille, ces nouvelles inquiétantes venues par la télé, ces réflexions lues dans les journaux et sur internet. Je repense aussi au mois de mars, il y a une éternité (!), quand tout a commencé. On racontait alors, entre autres, la rupture de stock du papier de toilette dans les grands magasins. Le 21 mars dernier, dans Arcinfo, je lisais un entretien avec le neuropsychiatre Boris Cyrulnik; au fil de l’interview, cette question est justement abordée: « Que penser d’une société dont la première préoccupation est de faire des réserves de papier de toilette ? » Cyrulnik répond : « C’est vrai que c’est quelque chose d’assez étonnant au premier abord. (…) Mon hypothèse, après avoir entendu le père de ma femme qui a vécu 100 ans et qui avait fait la guerre dans les tranchées, c’est que pouvoir rester propre est une question de dignité humaine et personnelle, une dignité que l’on veut conserver lorsqu’il n’y a plus rien d’autre. »
La dignité humaine. Qu’est ce qui fait la dignité d’un être humain, où se loge-t-elle ?
Les réponses sont nombreuses et varient selon les siècles, les cultures et les opinions/croyances de chacun(e).
Aujourd’hui, beaucoup se plaisent à croire que la réponse: «C’est sa naissance ou sa richesse» n’a plus cours. Pourtant,
notre actualité, nos comportements tendent parfois à prouver le contraire.
Ou bien, avons-nous réduit la dignité humaine à la dimension du travail, du rendement, de la productivité ? Certainement pas, me répondra-t-on. J’aimerais le croire, mais…
Qu’est ce qui fait la dignité d’un être humain ? Sa bonté ? Sa beauté ? Son intelligence ? Sa créativité ? Ne vaut-il plus rien, ce mannequin dont la beauté s’est fanée ? Ne vaut-il plus rien ce penseur frappé par la maladie d’Alzheimer ? Elle ne vaut rien la victime de mauvais traitements qui n’a jamais appris à aimer ? Nulle et non avenue la vie du nourrisson mort-né ?
Comment définir la valeur d’une vie ? Qu’est ce qui fait la dignité d’un être humain ? Notre réponse à ces questions détermine toutes nos relations à l’autre.
L’Évangile propose une réponse. Ce qui fait la dignité/la valeur d’un être humain, ce n’est pas ce qu’il/elle est, ni ce qu’il/elle a, ni ce qu’il/elle fait.
Ce qui fait la valeur d’un être humain, c’est ce qu’il/elle reçoit, c’est cet amour immense dont Dieu aime chacun(e) de nous.
Accepter cette réponse, c’est prodigieux ! C’est ne se sentir supérieur(e) à personne ; c’est refuser de classer, de trier entre les personnes qui nous entourent, c’est voir toute vie humaine comme infiniment précieuse et agir en conséquence.
Autant dire que cela ne vient pas de nos propres forces: il faut que cela nous soit donné…
Prière
Qui suis-je, Eternel, pour que tu établisses en moi ta demeure ?
Tu me prends au dépourvu comme une haute visite que je n’attendais pas
J’ai encore aux mains la terre que je retournais, au coin des yeux la marque de mon sommeil (…)
Je te vois venir, j’essuie mes mains sur mon tablier, mais je n’aurais pas le temps de passer un coup d’eau sur mon visage ni sur le sol de ma maison
Alors je regarde ta marche lente vers moi
Qui suis-je pour que tu viennes ainsi dans l’éternel mouvement qui te mène chez moi
Tu lèves ta face vers ma maison comme celui qui rentre chez lui et je renonce à l’ordre, à l’orgueil du contrôle: enfin je te reçois
Je veux te faire abri, Seigneur,
qu’au cœur de ma précarité tu installes ta demeure, qu’aux profondeurs de ton Eternité je jette l’ancre de ma vie.
Amen
Pour poursuivre
« La dignité » de Francis Cabrel
Bonne journée à vous, ancré(e)s solidement dans sa Vie !
Francine Cuche Fuchs, pasteure
Sources :
Gilles Baudry in Prières de poètes
Extraits de Miettes de théologie (Eric George)
Marion Muller-Colard in Éclats d’Évangile