« Je bénis Dieu qui écoute la voix de ma prière. Dieu est ma force, en lui mon cœur se confie ».
Bienvenues à vous tous et toutes qui lisez cette méditation !
Pour nous présenter devant Dieu je vous propose de chanter au numéro 21/18 dans notre recueil « Alléluia » :
ALLELUIA 21/18 Nous venons dans ta maison
Il y a longtemps, le peuple d’Israël se rassemblait dans le Temple de Jérusalem et entrait dans l’espace sacrée, en chantant le psaume 100: acclamez Dieu, louez-le, remerciez-le.
L’entrée dans la cour intérieure n’est pas un simple passage, car, les hommes et les femmes quittent ainsi l’espace du quotidien et entrent dans l’espace de Dieu, dans son habitat.
Nous lisons:
« Gens du monde entier, faites une ovation au Seigneur.
Offrez-lui un culte joyeux,
présentez-vous à lui avec des cris de joie.
Sachez-le: c’est le Seigneur qui est Dieu,
c’est lui qui nous a fait, et nous sommes à lui.
Nous sommes son peuple, le troupeau dont il est le berger.
Dans la cour intérieure, exprimez vos louanges.
En entrant dans son temple, acclamez-le.
Louez le Seigneur, remerciez-le d’être votre Dieu.
Oui, le Seigneur est bon, et son amour n’a pas de fin;
de siècle en siècle il reste fidèle » Psaume 100
Pour le peuple de l’époque, Dieu y était présent, là il le louait, le priait et se sentait proche de lui.
Dieu au milieu de son peuple; cela est la source de beaucoup de psaumes.
Mais si l’entrée vers l’espace de Dieu était obstruée ?
Les versets lus font partie d’une longue prière dans laquelle les paroissiens de Jérusalem expriment leur plainte et leur souffrance.
Et c’est tout à fait compréhensible: leur pays était envahi par Babylon, leur roi dépendant et leur temple détruit. Ce lieu où Dieu leur était proche disparu. Où donc trouver Dieu ? Cette grande question est posée plusieurs fois.
Si dans nos jours nous parlons du Ciel comme domicile de Dieu c’est à cette expérience que nous nous référons. L’espace dans le temple est perdu, le nouvel espace de Dieu est donc le ciel.
La prière du peuple de l’époque d’Esaïe est un cri de secours; que sont devenus ton amour, ta vaillance, tes sentiments de tendresse ?
La confiance en ce Dieu qui veille sur son peuple ébranle, il est dur de voir l’amour de Dieu derrière les évènements actuels.
C’est pour ça que le peuple fait appel à la promesse de libération de tout esclavage fait par Dieu aux ancêtres.
Dans un acte de désespoir le peuple continue et reproche à Dieu d’avoir durci leurs coeurs et de les faire rejeter son autorité.
Cela est étonnant dans nos oreilles. Dieu devrait être la source de durcissement et d’incroyance ? Mais nous entendons en même temps aussi le cri, la prière : Reviens !
Reviens, notre Dieu, sur lequel nous comptons, qui est la base de notre vie, reviens vers nous qui t’aimons et t’adorons.
Reviens, notre Dieu et nous allons rayonner comme le soleil en ce début d’été.
VIVALDI, L’ÉTÉ
J’avais posé la question au début : que faire si l’entrée vers l’espace de Dieu est obstruée. Que faire quand les ténèbres nous envahissent et notre foi en Dieu est posée sur la balance ?
J’ai récemment vu un film sur une femme qui est née sans les bras. Souvent, racontait-elle, on lui posait la question si elle ne se révoltait pas contre Dieu. Si, si répondait-elle, je connais la révolte contre Dieu mais je ne suis pas la seule. Elle faisait justement allusion aux Psaumes dont la révolte, le doute, le cri de secours sont souvent thématisés.
Donc tout cela fait partie de la foi : la lutte, l’espoir de convaincre Dieu, les questions à lui, la prière de revenir et l’attente d’une réaction. Cela veut dire : Dieu ne nous laisse pas indifférents. Cette expérience humaine est un fil rouge de l’histoire de la foi : La paix de Dieu n’est pas quelque chose que nous avons une fois pour toute dans nos mains comme un objet que nous possédons. La paix de Dieu nous motive à continuer le chemin de notre foi.
L’amour de Dieu envers nous ne nous épargne pas de moments difficiles dans notre vie. C’est pour cela que le mot quand-même fait partie de notre foi. Je souffre quelques fois, mais je te loue quand-même. Je suis dans les ténèbres quelque fois, mais je te prie quand-même. Je suis perdu, isolé, abandonné quelques fois, mais je t’aime quand-même.
Chantons ou écoutons ce beau cantique de Taizé :
TOI TU NOUS AIMES, SOURCE DE VIE
En anglais il existe deux mots pour ce que veut dire « le ciel ». On utilise le mot « sky » pour décrire l’univers avec les étoiles, le soleil, la lune. Et on utilise le mot « heaven » pour décrire une dimension sacrée. C’est dans ce ciel que Dieu habite et ce ciel n’est pas uniquement en-haut, il est plutôt autour de nous. Il est la base de tout être vivant, nous sommes en plein dedans. Pour rencontrer Dieu, nous n’avons donc pas besoin de lever les yeux. Tout au contraire dit notre texte biblique. Parfois nous devons apprendre à chercher Dieu dans les abîmes de notre existence. Amen
Que Dieu nous bénisse ! Elisabeth Müller Renner