Luc 15,11-32.
Bonjour chers visiteuses et visiteurs de ce site paroissial. Lors de la méditation du 8 juillet, je vous avais proposé de cheminer avec les thématiques de la colère et de la réconciliation. La première étape consistait à lire le conte au sujet de la colère. Aujourd’hui (comme les deux prochaines fois ou je méditerai avec vous), c’est la parabole dite du fils prodigue qui nous accompagne et nous fait cheminer. Elle nous propose trois étapes, une autour du fils cadet, l’autre autour du fils aîné, la troisième autour du père. Commençons par le fils cadet. Bonne lecture, bonne écoute et belle journée à vous.
Ecoutons le nocturne numéro 20 de Chopin
Prions :
Dieu, je t’invoque dès l’aube,
Aide-moi à prier et à rassembler mes pensées.
Seul, je ne le peux pas.
En moi sont les ténèbres, près de toi la lumière.
Je suis seul, mais toi, tu ne m’abandonnes pas.
Je suis découragé, mais toi tu me secours.
Je suis inquiet, mais auprès de toi est la paix.
En moi est l’amertume, mais près de toi la patience.
Je ne comprends pas tes voies mais tu connais le juste chemin pour moi.
Père dans le ciel, louange et grâce à toi pour le repos dans la nuit.
Louange et grâce à toi pour le jour qui se lève.
Louange et grâce à toi pour ta bonté, ta fidélité.
Seigneur Jésus-Christ, tu étais pauvre et misérable,
Prisonnier et délaissé comme moi.
Aide-moi, Esprit Saint,
Donne-moi la foi qui me sauve du désespoir et du laisser-aller. Amen
Dietrich Bonhoeffer.
Première Méditation Luc 15.11 à 32.
Jésus, une fois de plus, est pris à parti entre deux groupes de personnes : d’une part, les publicains et les pécheurs qui viennent l’écouter et dont le cœur est touché par son attitude tout autant que par ses paroles, d’autre part, les pharisiens et les scribes, qui n’approuvent pas du tout son comportement, l’accusent de faire trop bon accueil aux mécréants et même de manger avec eux.
Alors comme à son habitude, Jésus raconte une parabole. Celle qu’il nous propose aujourd’hui, nous la connaissons tous sous le nom de la parabole du fils prodigue. Elle comporte trois personnages principaux : le fils cadet, le fils aîné et le Père. Voyons aujourd’hui ce qui nous est dit du fils cadet :
Le fils cadet, habité d’un désir d’indépendance, veut s’émanciper, devenir quelqu’un par lui-même, se réaliser. Qui pourrait l’en blâmer ? Il réclame donc son héritage, le vend et part avec l’argent liquide. Il en a tout à fait le droit, même si la sortie d’un tiers de l’héritage (car il avait légalement droit à une part, contre deux parts pour le fils aîné) risque d’affaiblir l’exploitation familiale.
Il part à l’étranger. Là encore, il en a le droit. Il est simplement censé rejoindre une des nombreuses colonies de la diaspora juive pour y faire sa vie. Mais il s’y prend mal. Au lieu de fonder une affaire, de la faire prospérer, d’épouser une jeune fille juive de bonne famille et de s’établir solidement, il dépense son capital, le seul qu’il aura jamais, dans une vie de désordre. La situation tourne mal pour lui et elle va empirer encore quand il doit, acculé par la famine, retourner non seulement aux plus bas travaux agricoles, mais pire, garder des cochons – animaux impurs pour la religion juive. Il vit dans l’impureté, il se coupe de sa religion, de la tradition familiale, de Dieu… et il est sur le point de périr de faim.
C’est à ce moment-là qu’il trouve et mûrit sa vraie personnalité.
Au fond du désespoir il rentre en lui-même : geste de celui qui n’a plus rien, qui n’est plus rien, introspection qui souligne son indignité et qui le conduit à accepter de perdre son statut de fils pour revenir au domaine familial en tant que simple ouvrier.
Il rentre en lui-même, et il trouve la ressource qui va le sauver : retourner auprès du père ! Pour exprimer une conversion c’est le verbe « se retourner » qui est utilisé. Le fils cadet se convertit donc bien. Pour vivre, d’abord. Mais aussi pour assumer les conséquences de ses actes. En effet, il ne pourra désormais jamais être autre chose qu’un ouvrier, son statut de co-propriétaire de la ferme familiale s’est envolé avec l’argent gaspillé. Mais qu’importe, il place la vie au-dessus de tout. « Je me lèverai », c’est dans le texte une allusion à la résurrection, qui emploie le même verbe. Entrer en soi-même, réaliser ses erreurs et en accepter les conséquences, être responsable de ses actes et trouver la force de se remettre en question et de changer de cap voilà ce que le parcours du fils cadet nous apprend.
Ecoutons Laudate Dominum de Mozart chanté par le jeune Cai Thomas.
Prions :
Seigneur, toi qui fais de nous tes filles et tes fils et te donnes à nous sans arrière-pensée et sans calcul, toi qui crois en nous et nous laisses la chance de recommencer, encore et toujours, nous te disons merci pour tant de générosité et tant de confiance. Donne-nous, à notre tour, la force de croire en l’autre et de lui laisser sa chance. Toi qui fais de nous des frères et sœurs en Jésus, nous te prions les uns pour les autres. Nous te présentons ceux que nous aimons. Nous te les nommons dans notre cœur. Nous te présentons les malades, les personnes en deuil, ceux que leur conscience travaille et que les soucis accablent, les personnes qui ont perdu leur emploi comme les personnes en souffrance pour quelques raisons que ce soit. Nous te prions pour ceux que nous avons du mal à aimer, ceux que nous ne pouvons pas aimer. Seigneur, tu les aimes comme tu nous aimes. Nous te prions pour ceux qui ne nous aiment pas pour que leur regard sur nous puisse changer. Donne-nous à toutes et à tous ton regard pour que nous changions nos regards. Seigneur, permets que nous soyons des signes de ton amour là où tu nous places. Amen.
Bénédiction :
Dieu nous bénit et nous garde, il nous rejoint sur tous nos chemins et nous cherche lorsque nous sommes en perdition. Sa parole sûre et son amour sont notre force en toutes circonstances. Amen.
Pasteur Thierry MUHLBACH.