Méditation, 16 février 2022

Bonjour et bienvenue cordiale à vous qui nous rejoignez pour ce temps de méditation.

Pour commencer…

 J.-S. Bach, Agnus Dei de la Messe en si mineur (BWV 232), interprété par Nathalie Stutzmann

Peut-être avez-vous lu, comme moi, dans ARCINFO du 28 janvier dernier, l’article (signé Sylvia Freda) intitulé «Le Christ de fraternité sème la discorde» ?
Il y est question de la magnifique sculpture bien connue de l’artiste Francis Berthoud, le Christ de fraternité (3 tonnes, 10 mètres de haut, 2,5 mètres de large, érigée en 1988, visible aux Bulles) et d’une malheureuse querelle concernant la propriété de cette œuvre. Laissons cette question de côté.

Ce sont les propos de Monsieur le Conseiller communal Théo Huguenin-Elie rapportés dans l’article qui ont retenu mon attention. Ce dernier s’exclame: «Qui n’est pas tombé en extase, au coucher du soleil, en apercevant à l’horizon le Christ de fraternité qui ouvre grand ses bras sur les hauts de la Chaux-de-Fonds, aux Bulles ? On croirait voir Dieu !»

«On croirait voir Dieu !»
Merci Monsieur le Conseiller communal d’oser ces mots…
Savez-vous qu’ils ont fait écho chez moi aux mots d’un autre homme, lui aussi au service d’une institution, mais loin d’ici, à Jérusalem et il y a bien longtemps ?
Je veux parler de cet officier de l’armée romaine, ce centurion anonyme, posté sur la colline du Golgotha, au pied de croix sur lesquelles, jour après jour, agonisaient des hommes misérables.
Cf. Evangile de Marc, chapitre 15, v. 39.

Lui et vous, si je peux me permettre de vous associer, avez en commun une exclamation, un cri du cœur (acceptez-vous ce terme ?) qui nous interpelle, alors que vous observez tous les deux un homme crucifié.
Seriez-vous en train de proposer une réponse à la question de toujours : «Mais où donc est Dieu ?»

C’est la question
de tous les vivants
laminés
par l’absurde
de la violence
de la souffrance
de l’indifférence

la question
qui n’obtient pas
sa réponse

à moins que Dieu
ne puisse être
ailleurs

que là
juste là
à jamais là (…) 
Francine Carrillo, Le Plus-Que-Vivant, éd. Labor et Fides (p.108)

Prière

On m’a dit qu’un jour, un homme est né
Il allait par des chemins insoupçonnés
Il avait un port de tête qui menait son regard loin

Il franchissait des horizons
faisait lever des barrières, perçait d’un amour puissant les frontières de son temps

Il dé-parcellait les vies qu’il rencontrait
il rendait à chacun son nom et son mouvement

On m’a dit que cet homme avait un corps de chair
un esprit comme le vent

Cet homme a agacé souvent
comme ces vents entêtants qui font tourner la tête

On m’a dit que certains, pour leur tranquillité,
l’avaient fait mettre à mort

Et lorsque ses amis ont voulu voir son corps
ils ne l’ont pas trouvé

Il avait l’assurance de ceux qui aiment et se savent aimés
rien, ni même la mort, ne peut les arrêter

On m’a dit tout cela, j’ai longtemps écouté
Et j’ai vu sa silhouette ouvrir sous ses pas le chemin de ma liberté

Marion Muller-Colard, Eclats d’Evangile, éd. Bayard et Labor et Fides

Poursuivre en musique…

Francis Cabrel chante la crucifixion in Album In extremis

Bénédiction

Que la paix de Dieu
et la paix du Christ, Seigneur de nos vies
que la paix même de Dieu…
soit sur toute chose
que nos yeux perçoivent,
soit sur toute chose
que nos oreilles entendent,
aujourd’hui et toujours. Amen

Francine Cuche Fuchs, pasteure