Méditation, 2 mars 2022

Jour du Seigneur, viens dans nos coeurs répandre ta lumière!
Jour merveilleux où tout joyeux, je t’offre ma prière.

Soyez les bienvenues vous tous et toutes qui lisez cette méditation du 2 mars.

« J’ai eu un rêve : Assis sur le dos d’une oie je parcours les prairies, les forêts, les mers, les paysages. Je vois le vert clair de l’herbe, le vert foncé des sapins, le brun des champs, le bleu de l’eau et le beige des déserts. Et de temps en temps je m’apercevois des couleurs multiples des villes, des maisons, des bâtiments »

C’est ainsi que l’écrivain roumain Eugène Ionescou, qui est décédé en 1994 à Paris, s’exprime en réfléchissant sur la terre et le ciel. En réfléchissant sur notre existence, notre origine et notre but. Il décrit notre vie comme un voyage à travers des évènements, d’apparitions et de visions différentes. L’oie manifeste dans cette image ce qui nous porte, nous accompagne et nous guide.
Le récit de la création au début de la Bible beaucoup de siècle avant, nous parle aussi de l’existence, des créatures qui trouvent comme nous leur domicile. Il parle de notre environnement qui est en train d’être créé. Nous, êtres humains, sommes au milieu de ce qui pousse, qui s’épanouit qui se fane et qui meurt. Nous faisons partie du chef-d’œuvre de Dieu.

Lisons dans la Genèse, au premier chapitre, les versets 11 à 13 :

Dieu dit : «  Que la terre se couvre de verdure, d’herbe qui rend féconde sa semence selon son espèce, d’arbres fruitiers qui, selon leur espèce, portent sur terre des fruits ayant eux-mêmes leur semence ! » Il en fut ainsi. La terre produisit de la verdure, de l’herbe qui rend féconde sa semence selon leur espèce, des arbres qui portent des fruits ayant en eux-mêmes leur semence selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon. Il y eut un soir, il y eut un matin : le troisième jour.

Sur le chemin de notre vie nous passons à travers les saisons, les jours et les nuits. Nous passons à travers la clarté et l’obscurité, à travers la santé et la maladie, à travers l’espoir et le désespoir.

Le cantique 43/12 parle du désir de rester auprès Dieu quoi qu’il nous arrive :

Mais, chère frères et sœurs, nous ne sommes pas seuls sur le chemin. L’oie volant dans le rêve est la révélation de Dieu
Jésus nous parle de Dieu en utilisant une parabole, une métaphore, une image tirée du quotidien des gens, comme il a l’habitude de faire. Le royaume de Dieu ressemble à….c’est ainsi qu’il commence et continue : Regardez autour de vous, observez la nature. Nous semons, nous sommes actifs, oui, parce que Dieu nous a créé en tant qu’êtres indépendants, capables de créer, de construire, de mettre des projets sur pied.
Voilà un exemple, tiré de l’Evangile selon Marc, chapitre 4, les verset 30 à 32 :
Il disait : «  A quoi allons-nous comparer le Royaume de Dieu, ou par quelle parabole allons-nous le représenter ? C’est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences du monde ; mais quand on l’a semée, elle monte et devient plus grande que toutes les plantes potagères, et elle pousse en donnant de grandes branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leurs nids à son ombre. »

Il y a quelques années, l’EREN a mis sur pied la campagne sur la diaconie qui s’appelait « ruban d’espérance ». Beaucoup de personnes, dans l’église et ailleurs ont reconnu : effectivement, je peux être un ruban d’espérance.
J’avais tout particulièrement pensé à nos visiteurs et visiteuses : ils, elles visitent des personnes aux homes et à domicile: des hommes et des femmes qui ont besoin de parler de leurs soucis, de leurs peurs, mais aussi de leurs espoirs et leurs chemins de vie. Il y a des personnes solitaires, qui ne sont plus capables de sortir. Une visiteuse peut être un rayon de soleil dans l’uniformité de leur quotidien. Les ruptures dans nos vies font partie de ce que nous appelons la vie.
Dans mon film préféré « le peuple migrateur de Jacques Perrin, il y a des beaux cantiques. L’un  s’appelle : to be by your side /être à tes côtés. Ecoutons-le :

Notre parabole prend la relève à ce point en nous consolant : la plante pousse d’elle-même et en traduisant cette image : nous ne sommes pas obligés de faire tout de nos propres mains. Nous pouvons admirer et contempler la vie trépidante autour de nous. Dieu est avec nous et avec toutes ses créatures, il est présent dans les jours clairs et les nuits obscures. Nous sommes ainsi capable de supporter les moments où manquent les mots, les situations où il n’y a plus rien à expliquer et à ajouter.

« Mais la parole de Dieu demeure pour toujours »,
C’est Pierre qui dit cela. Ce sont les mots de Pierre dans sa première lettre aux exilés et à ceux qui sont dispersés dans les provinces. La parole de Dieu demeure : dans la passion selon St. Jean. Jean Sébastien Bach, le grand musicien, a repris ces paroles : face à la souffrance et la mort, la vérité de Dieu reste. Nous tombons parfois dans notre vie, mais nous ne tombons jamais plus bas que dans les mains de Dieu. Dans les mains de celui qui nous a créé avec amour et qui demeure auprès de nous et auprès de toute vie. Non pas comme un spectateur qui nous regarde d’en-haut, qui nous observe pour intervenir de temps à autre. Notre Dieu n’est pas un juge qui compte nos succès. Dans les yeux de Dieu nous sommes plutôt ceux et celles que nous étions toujours et que nous deviendrons de plus en plus : les filles et les fils de Dieu. Dans les yeux de Dieu nous sommes plus grands que nous pensions et dans les visages autour de nous, nous retrouvons les traces de Dieu et toujours est-il comme si on entendait un écho lointain, l’écho de la grande consolation : sachez-le : je vais être avec vous, jusqu’à la fin du monde   Amen

Elisabeth Müller Renner, pasteure

Méditation, 23 février 2022.

Bonjour cher-e-s lectrices et lecteurs de nos méditations du mercredi. La période du Carême 2022 qui s’ouvre nous permet aujourd’hui de cheminer avec le thème de l’autorité du Christ. Cette autorité par laquelle au matin de Pâques Dieu l’a rendu vainqueur de la mort. Pour cela c’est le début du chapitre 8 de l’Evangile selon Matthieu qui nous accompagne. Merci pour votre fidélité, bonne lecture, belle prière et bonne écoute.

Musique. Jean-Sébastien Bach. Cantate BWV 29. « Wir danken Dir, Gott, wir danken Dir ».

Prière. Au désert (Anonyme)

Seigneur, tu t’es retiré au désert pour discerner les chemins qui s’offraient à toi. Puis tu as choisi de vivre non comme un dieu, débarrassé des fragilités humaines, mais comme un être humain, au milieu des humains. Nous aussi, parfois, nous nous retrouvons au désert. Tout nous semble parfois si dur, si aride autour de nous, et en nous. Alors nos projets humains nous semblent dérisoires, nos certitudes d’hier nous filent entre les doigts comme du sable. Seigneur, quand tu es passé par le désert, tu y as tracé des chemins ô combien risqués. Ces chemins t’ont mené à la Croix, mais ils nous ouvrent à l’Espérance, à la Liberté, à l’Amour. Au cœur de nos déserts faits de nos fragilités et de nos doutes, tu nous invites, Seigneur, à cheminer et à lutter avec les autres êtres humains. Tu nous invites à   ouvrir des brèches sur cette Espérance que tu nous proposes.

Méditation. Matthieu 8. 5 à 13

Venant après le « sermon de Jésus sur la montagne » le passage biblique de Matthieu 8. 5 à 13 se place dans une série de dix récits de guérisons et de miracles réalisés par Jésus. Par ce chiffre, dix, l’Evangéliste indique que Jésus est placé sur un même plan que Moïse, qui en son temps a transmis les dix commandements au peuple en marche vers la terre promise.

La rencontre de Jésus avec le centurion prend ainsi une grande importance. Elle indique aux lecteurs que nous sommes, les lignes fortes que Jésus incarne notamment ici en matière d’autorité et de pouvoir.

Remarquons tout d’abord que cette rencontre entre Jésus et le centurion n’aurait jamais dû avoir lieu. En effet pour un Juif comme Jésus, entrer en contact avec un non Juif considéré comme impur et qui, de plus, fait partie de l’armée d’occupation, est strictement proscrit. Le centurion en s’approchant de Jésus et en le suppliant d’intervenir en faveur de son serviteur malade, permet à Jésus d’aller plus loin que les règles religieuses établies. La rencontre permet à Jésus de proclamer la guérison et le salut au-delà du peuple juif. L’autorité de Jésus et la proclamation du salut s’ouvre ainsi symboliquement au monde « entier ».

Le centurion ne demande pas à Jésus de se déplacer au chevet de son serviteur malade. Il place une grande confiance en la seule parole de Jésus. « Dis seulement un mot et mon serviteur sera guéri » v8b.Pour le centurion l’autorité de Jésus se manifeste d’abord par la Parole celle qui s’écrit avec un grand « P ».

A l’heure actuelle la parole, les paroles, sont malmenées, galvaudées, bien souvent rendues creuses ou dépourvues de sens. Donner et respecter sa parole ne représente dans bien des milieux plus rien.

Le centurion lui sait la force, l’autorité et la puissance de la Parole de Jésus. Le terme grec qu’il utilise est « Exousia ». Ce terme exprime une autorité capable de voir les difficultés, de les analyser, puis de trancher et de prendre des décisions pour en sortir. L’autorité ainsi définie et utilisée crée un mouvement, une dynamique positive, une force pour aller plus loin. Lorsque Jésus prononce une parole d’autorité celle-ci permet à la vie de surgir. Cette parole ne brime pas, n’écrase pas, ne juge pas. Elle ouvre à de nouveaux espaces, à de nouvelles possibilités. La parole d’autorité de Jésus est féconde, elle permet de vivre un avenir rempli de promesses.

En latin le terme grec « Exousia » sera traduit par « Augere » Ce terme va rajouter la notion « d’augmenter ». La parole d’autorité de Jésus va permettre à celle ou celui qui l’écoute et la fait sienne, d’augmenter son espace de réflexion et d’action, de ne pas se figer dans son existence mais de cheminer vers de nouveaux horizons.

Au moment ou Jésus va aller son chemin vers la croix, il est pour moi essentiel de bien saisir qu’elle forme d’autorité il incarne. Cette autorité est fondée sur une Parole vraie et sûre, qui accepte de regarder les difficultés de la vie en face et ouvre à une réalité de vie nouvelle, permettant de sortir de ces difficultés.

Notre monde et nos sociétés n’ont de cesse d’en appeler à l’autorité, au risque de basculer dans l’autoritarisme, le populisme et l’extrémisme. L’autorité telle que Jésus l’incarne cherche à ouvrir des horizons ou l’espérance et l’accueil ne sont pas de vains mots. Puisse le temps de Carême qui s’ouvre nous permettre de méditer la Parole de Jésus.

Prière. Quarante jours.(Anonyme).

Quarante jours pour faire le tri, pour se délester de ce qui est inutile comme lorsqu’il faut traverser un désert, quarante jours pour ne plus se contenter du  »juste comme il faut’‘, pour sortir du strict minimum. Quarante jours pour éduquer le cœur et aimer, réapprendre à aimer, d’une façon neuve, à la manière des premiers jours. Quarante jours pour éduquer l’esprit, l’arracher à ses obsessions, à ses idées reçues, et l’ouvrir à la nouveauté, pour éduquer le regard à dépasser l’usure à travers l’écran des masques et des apparences. Quarante jours pour marcher à un autre rythme, pour changer de style, pour faire le ménage, pour se purifier. Quarante jours pour regarder les autres, pour regarder Dieu, pour écouter la Parole du Christ et la laisser faire son œuvre de redressement au secret de nos désirs. Quarante jours pour être transfiguré, quarante jours pour grandir avec l’Evangile. Quarante jours pour apprendre à vivre !

Musique. Jean-Sébastien Bach Cantate BWV 140. «Wachet Auf, ruf uns die Stimme ».

Bénédiction.

Le Père vivifie en vous la grâce qu’il vous offre. Le Christ ressuscité accompagne toute votre vie. L’Esprit vous fait participer dès maintenant au monde nouveau. Allez avec la force qui vous est donnée ! Amen !

Pasteur Thierry MUHLBACH