Méditation mercredi 10 juin 2020

« Notre âme attend le Seigneur, en lui la joie de notre coeur »

Bienvenue à la méditation de ce mercredi où je vous invite à découvrir les dernières phrases de l’évangile de Luc :

Je viens d’entrer dans une petite chapelle. C’est très calme, le soleil est en train de se coucher. Mes yeux s’habituent gentiment à l’obscurité. Au-dessus de la chaire je découvre une peinture qui m’irrite :


«L’Ascension», John Singleton Copley, 1775.

Je me souviens : nous fêtons l’Ascension 40 jours après Pâques. C’est la période où Jésus apparaissait encore aux disciples pour les bénir et leur donner l’autorité de parler de l’évangile au monde entier. Maintenant, devant leurs yeux, il monte au ciel et les disciples le regardent. J’essaye de m’imaginer ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent en ce moment. Ils ont vécu beaucoup de choses avec leur maître Jésus : des guérisons inattendues, des débats intéressants, des réveils des morts, une marche sur l’eau, des paraboles racontées en beaucoup d’images connues. Et enfin : la mort indigne à la croix et des nouvelles rencontres après Pâques. Ils n’ont peut-être pas tout compris, mais ils sont restés avec leur maître, l’ont suivi à travers le pays, sont devenus ses amis et ont gagné sa confiance. Tout cela unit, mais éveille aussi des attentes : »Seigneur, est-ce à ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? » Des attentes, des rêves, des espoirs. Tout devrait changer : plus de violence ni de faim, plus jamais de désespoir ni de souffrance. Plus d’injustice ni de menaces. Je connais bien ces rêves. Je me sens proche des disciples et de leur question. Je connais aussi bien ce regard vers le ciel où disparaît ce qui m’était cher.

Et je me rends compte, une fois de plus, que la foi n’est pas quelque chose que je possède, que je porterais dans mon sac, disponible à chaque instant comme un parapluie qui me protège de la pluie. La foi est un chemin non pas une assurance.

Jésus Christ n’est pas disponible comme un objet. : « un nuage le cacha à leurs yeux. » Cette petite phrase correspond tout à fait à nos expériences. Il y a beaucoup de psaumes aussi qui parlent de l’abandon et prient Dieu de montrer sa bonté de nouveau. Ces cris d’aide montrent bien que quoi qu’il arrive nous comptons sur Dieu, parfois caché. Nos cris, nos prières peuvent l’atteindre : sur cela nous comptons.

Le cantique 47/02 dans Alléluia parle de cette expérience :

Je regarde de nouveau cette peinture avec les pieds suspendus au ciel et ce corps qui se trouve déjà à moitié dans les nuages. Il va où alors ? Où se trouve le ciel ? Notre Père qui est au ciel, nous le prions chaque dimanche. Et je me souviens d’un psaume : Seigneur, ta bonté a les dimensions du ciel, ta fidélité monte jusqu’aux nuages. Un espace vaste est étendu au-dessus de nous, immense et majestueux. Un espace qui s’étend au-dessus de tout être vivant et qui les protège.

Jésus Christ ne part pas dans le néant, mais monte au ciel. Il monte vers celui qui a créé ce ciel et qui nous fait vivre. Ce qui c’est passé entre la naissance dans l’étable au début et l’ascension environs 30 ans plus tard prend une autre dimension : ce que Jésus a dit, fait et enseigné est dorénavant valable pour l’éternité. Il n’y aura aucun moment où Dieu ne peut pas être proche de nous. Vaste comme le ciel est son amour envers nous et en tout ce que nous vivons il nous reste proche.

Je me concentre maintenant sur la ville que je crois apercevoir au fond de la peinture et je m’imagine comment les disciples rentrent chez eux, comment ils reprennent leur travail et comment ils vivent avec leur famille en leur racontant tout ce qu’ils ont vécu. Et c’est exactement là, cher paroissiens et paroissiennes, que la proximité de Dieu envers Dieu se révèle : dans notre quotidien, dans notre vie de tous les jours, dans notre travail et notre entourage. Jésus a dit : Vous serez alors mes témoins. Je suis utile là où je vis. Je pense à une paroissienne qui restait à côté de sa voisine bien que cette dernière n’était pas bien vue dans la maison. Mais au nom de Jésus Christ elle l’accompagnait jusqu’à sa fin. Et je pense à une amie qui luttait pour une vie digne et autonome. Elle connaissait ses faiblesses et ses limites, mais elle comptait malgré tout sur la bonté de Dieu. Je me rappelle d’un ancien paroissien, membre du conseil paroissial qui, -pendant des années, des années- préparait l’église pour le culte, s’occupait des fleurs et du café communautaire. Au nom de Jésus Christ il s’engageait pour nous, pour son église et sa vérité.

Entretemps il fait nuit dans ma petite chapelle où je me trouve. La peinture de l’Ascension n’est presque plus visible. Mais ce n’est pas grave : les visages anxieux, les pieds suspendus au ciel, ce corps derrière les nuages, la ville au fond, toutes ces impressions je les ai enregistrées dans ma mémoire et mon imagination.

Je vous invite à écouter de Vivaldi dans les quatre saisons : l’été :

Finissons par une prière :

Notre Dieu,
de où nous sommes
à où tu as besoin de nous
conduis-nous

de la sécurité de ce que nous connaissons
à l’aventure de ce que tu révèleras
conduis-nous

pour façonner le tissu de ce monde
jusqu’à ce qu’il ressemble à la forme de ton Royaume
conduis-nous
Toi, qui nous aimes, source de vie    Amen

Elisabeth Müller Renner, pasteure

Méditation samedi 6 juin 2020

La dernière de la série…

Nous l’avons appris au plus fort de la pandémie : nous sommes reliés par les liens invisibles de la foi, de l’espérance et de l’amour, quelle que soit la distance.

Nous avons été reliés par les méditations ou cultes à l’emporter que vous avez, vous, paroissiens proches ou distancés, lus sur ce site ou reçus à la maison par la poste.

Nous avons eu beaucoup de joie à les partager, avec un choix de textes, de chansons, de prières, qui ont été le reflet de nos sensibilités et de nos inspirations.

Aujourd’hui, cette méditation quotidienne est la dernière que nous vous diffusons ; par la suite, il y en aura une qui sera publiée chaque mercredi.

Pour commencer, je vous invite à la prière :

Seigneur, je lance ma joie vers le ciel, comme une volée d’oiseaux !
Tous les jours, par ta grâce, c’est Noël, Pâques, l’Ascension, Pentecôte.
Tous les jours, je peux me réjouir de la promesse de ta fidélité, toi le Christ, ami fidèle, humble et proche.

Merci pour chaque jour nouveau, il révèle ton amour de chaque jour
Merci pour les sourires, les regards et les rencontres, reflets de ton visage parmi nous.
Merci pour le printemps d’espérance que tu veux réveiller en nous par le don de ton Esprit.
Merci de pouvoir ouvrir nos yeux sur les bienfaits que tu ne cesses de nous manifester. Amen

Chant : Jésus, prince de paix, mon bien-aimé, ma vie

Jésus ressuscité, vainqueur de tout angoisse, ami, consolateur, Jésus frère de sang, mon maître, mon Seigneur, mon Roi et mon Sauveur

« Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. » 2 Timothée 1, 7

Pour clore cette série de méditations commencée deux semaines avant Pâques et terminée une semaine après Pentecôte, j’avais envie de vous écrire un message sous forme de lettre, comme on écrit une lettre à une amie, à un ami, que les années ou les kilomètres ont séparé.

Chère amie, cher ami,

Quel que soit ton âge, je ne sais pas comment tu as vécu ce temps de semi-confinement et comment tu vis ce retour vers une semi-normalité.

Peut-être as-tu vécu un temps d’isolement, de repli, d’épreuves marqué par une grande solitude. Ou au contraire, un temps propice aux retrouvailles avec soi-même, avec la nature, habité d’une forme d’apaisement.

Tu as profité pour terminer des travaux dans ton jardin, dans ta maison, pour relire des livres oubliés depuis longtemps sur ta bibliothèque.

Tu as savouré le grand calme environnant, l’air pur, le ciel azur, le lac transparent, le chant éclatant des oiseaux.

Tu as été saturé par le trop-plein de toutes les informations déversées chaque jour à la radio et à la télévision.

Tu as apprécié le geste de ce voisin, de cette voisine, de cet inconnu venu t’apporter régulièrement tes commissions.

Tu as découvert la joie de recevoir ou d’écrire des cartes, de faire des téléphones à des personnes que tu croyais éloignées ou sans intérêt.

Tu as porté attention à celle ou celui qui attendait un signe, un soutien de ta part.

Tu as souffert dans ta chair ou dans ton esprit de la perte d’êtres chers, ou as-tu été en profonde communion avec tant de personnes éprouvées.

Tu as passé beaucoup de temps en prière pour intercéder pour les membres de ta famille, de la communauté, pour des personnes en et difficulté.

Et bien d’autres choses encore que tu pourrais ajouter à cette liste.

Bref : quels que soient tes expériences et ton vécu à travers ce temps particulier, n’oublie rien de ce que tu as vécu et rends grâce à Dieu de t’avoir accompagné, soutenu et porté.

Ne reprends pas trop vite toutes tes habitudes et interroge-toi : aujourd’hui, qu’est-ce qui compte vraiment pour moi et qu’est-ce que j’aimerais garder de mes journées pour que l’air que je respire soit plus léger et plus pur pour moi, pour les autres que je côtoie.

Rappelle-toi de respirer chaque jour, un peu, beaucoup, passionnément et saisis la vie comme un cadeau !

Laisse-toi habiter du Souffle du Christ qui est un esprit de force, de d’amour et de sagesse, ce Souffle de vie qui te permet de recommencer, à chaque instant, ancré dans la certitude de son pardon.

Laisse-toi emmener par ce Souffle d’amour qui t’inspirera telle action concrète, ce pas vers l’autre, un geste pour la planète, un regard plus bienveillant sur ta propre fragilité et celle des autres.

Bénis chaque être que tu rencontres, bénis celle ou celui qui t’empêche de vivre dans un certain confort.

Et surtout aie confiance ! La vie n’est pas menacée de maladie ou de mort, elle est menacée de résurrection !

Tu es béni et aimé infiniment par le Christ, ton compagnon de route.

Alors va, lève-toi, vis, et recommence ! A chaque instant !

Au nom de Jésus. Amen.

Karin Phildius

Chant de Dana Jo : au nom de Jésus

Nous ne tremblerons pas, nous tiendrons debout. Jésus tu es là. Je vivrai, oui je vivrai. Car la puissance du Ressuscité demeure en moi et je suis libre, au nom de Jésus.

Bénédiction en gestes et en images du pasteur Stéphane Rouèche

Que Dieu nous bénisse, lui qui vient frapper à la porte de notre cœur ; lui qui vient nous faire entendre une parole de résurrection, lui qui vient renouveler son appel, l’appel d’un amour qui veut pour nous la vie.