Méditation, 27 avril 2022

Chers amies, chers amis en humanité et dans la foi, voici l’heure de la halte sur la route quotidienne !
Je vous invite à vous tenir en silence une minute pour laisser les tumultes de vos pensées s’apaiser. S’assoir, être là, respirer, accueillir le Christ.
A l’inspir, dire : Seigneur ouvre mes lèvres, et à l’expir : ma bouche publiera ta louange.

Chant : Jésus ma joie mon espérance et ma vie !

La paix soit avec vous (d’après Jean 20, versets 19-23)
Les disciples sont confinés dans une chambre haute, après les événements de Golgotha. Peut-être comme Jésus sur la croix, en leur for intérieur, crient-ils : « Oh Dieu, pourquoi nous as-tu abandonnés ? »
Peut-être pleurent-ils de dépit, de rage, d’amertume de s’être fait rouler par ce Roi-Messie qui a fait tant de belles promesses et qui finit lamentablement, écorché sur le bois ? Peut-être attendent-ils tout simplement en silence, sans rien attendre…
Et voilà que dans leur maison verrouillée à double tour, Jésus vient et se tient au milieu d’eux. Il dit une seule parole : « La paix soit avec vous ». Et il leur montre ses mains et son côté. Les disciples sont remplis d’une immense joie en reconnaissant leur Seigneur ! Celui-ci répète une deuxième fois « La paix soit avec vous ».
Puis il souffle sur eux et leur donne son Esprit de vie et de force.
Cette parole ne retentit-elle pas aujourd’hui encore dans nos cœurs inquiets et apeurés, parfois bien verrouillés?
Les nouvelles que nous recevons chaque jour liées à la guerre en Ukraine, à des conflits un peu partout dans le monde, à l’état de notre planète augmentent nos craintes pour nous-mêmes, pour les autres, elles font douter de l’avenir, de notre avenir à tous.
Comment garder confiance et espérance, nourrir une attitude positive et sereine ?
Le chemin de paix commence par nous-même :  laisser dans le silence de nos jours, dans le silence de nos cœurs, le Souffle de Paix nous habiter. Faire taire les voix qui jouent sur le registre de la peur, ne pas s’arrêter sur les images de violences, de guerre, de désastres qui peuvent monopoliser toute notre attention.
Accueillir dans le secret de son cœur, au creux même de nos manques, de nos questionnements, de nos inquiétudes, la Paix du Christ.

Chant : Donne la paix Seigneur, donne ta paix !

Silence pour répéter cette prière de frère Roger puis répondre à la question

 « Jésus lumière de nos cœurs, depuis ta résurrection, par l’Esprit Saint, toujours tu viens à nous. Où que nous soyons, toujours tu nous attends. Et tu nous dis : venez à moi vous qui peinez sous le fardeau et vous trouverez l’apaisement. »

Pour partager avec le Christ sa paix, quel est le geste ou la parole que je choisis de vivre aujourd’hui ou les prochains jours ?

Prière d’intercession (inspirée de F. Carillo, in Traces Vives, p. 114s)
Quand nous te prions pour que notre société guérisse de sa violence, déracine d’abord en nous les germes de cette violence !
Quand nous te prions pour que le racisme et toute forme de discrimination cessent de déchirer la communauté humaine, aide-nous d’abord à quitter nos peurs !
Quand nous te prions pour l’Ukraine, pour la Russie, pour toutes ces familles meurtries, pour celles qui sont en exil chez nous, fais de nous des artisans de paix !
Quand nous te prions que cessent nos divisions et nos conflits, fais-nous d’abord voir en nous ce qui nous sépare de nous-même et des autres.
Quand nous te prions les uns pour les autres, en particulier pour celles et ceux que nous côtoyons et qui traversent une épreuve, préserve-nous de toute culpabilité à leur égard et inspire-nous une parole, un geste, une attitude empreinte d’humilité et de compassion.
Eclaire plutôt ce que nous vivons et qui est riche, et réjouis-nous de ta présence qui nous donne d’être vivants et ouverts à plus que nous-mêmes ! Amen.

Chant : Fiez-vous en lui, ne craignez pas, la paix de Dieu gardera vos cœurs, Alleluia

Bénédiction
Pour ce jour et pour toute cette semaine :
Que la paix de Dieu soit sur nous,
que la paix de Dieu soit en nous,
que la paix de Dieu soit par nous.

Envoi : extraits d’une prière dite le jour des funérailles de Itzak Rabbin
Chantez donc pour la paix, ne murmurez pas une prière
Chantez pour la paix en un immense cri.
Faites que le soleil traverse les fleurs
Ne vous retournez pas
Laissez en paix ceux qui sont partis.
Regardez vers l’avenir avec espoir et non par le viseur.
Chantez un chant d’amour plutôt qu’un chant de la victoire.
Ne dites pas le jour viendra
Faites venir ce jour
Ce n’est pas un rêve
Et de partout chantez fort pour la paix
Chantez donc pour la paix

STOP THIS WAR
Cette chanson est un moyen d’implorer la paix, en Ukraine comme ailleurs dans le monde – paroles – Jayanta Guha – voix & musique – Surojit Chatterjee

Karin Phidius, pasteure

Méditation, 20 avril 2022

« Ne vous effrayez pas. Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié : Il est ressuscité ! »

Bienvenus à vous qui lisez la méditation d’aujourd’hui.

« Comme chaque année la dame très âgée s’attendait à ce que son mari vienne la voir. Il venait régulièrement pendant les premiers jours du printemps, quand le soleil réchauffe toute vie nouvelle et donne un élan aux êtres vivants. Il grignotait alors un peu du miel qu’elle avait posé sur le bord de fenêtre et écoutait ce qu’elle racontait pendant qu’il s’exposait au soleil. Une fois qu’elle avait tout dit, tout ce qu’elle voulait lui confier, il s’envolait. C’était ainsi chaque année depuis sa mort.
Cette année c’était différent. Les premiers jours ensoleillés ont passé sans sa visite et pendant qu’elle l’attendait, jours après jours, heures après heures, en étant assise sur le bord de fenêtre, un pressentiment s’installait en elle, qui au fur et au mesure devenait certitude : cette année c’est lui qui l’attendait. La dame âgée se réjouissait, son visage se rajeunissait. Tout d’un coup elle se retrouvait entourée de beaucoup de lumière, tout était lumière. Le poids, la dureté la quittait. Elle était libre, libre comme lui et elle s’envolait, toujours vers lui. »

Par cette belle histoire je vous invite à réfléchir sur la mort et la nouvelle vie, au changement, à la libération, à la transformation et à la Croix.
Dans notre psautier il y a un cantique qui parle de la joie après la résurrection de Jésus :

CANTIQUE 34/07 ALLELUIA Christ est réssucité

La Croix n’est pas la fin, même si elle semble l’être : La croix veut justement dire : changement, transformation, nouveau départ. La croix est devenue notre symbole.
Chers lecteurs, chères lectrices : Pas tout de suite, car d’abord elle signifie torture, douleurs, souffrance, mort. Aussi pour Jésus. Il se sentait abandonné de Dieu : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15, 34)
Il a peur de de cette fin violente qui s’approche de plus en plus. Il a peur d’être expulsé d’une vie proche de Dieu et de son influence. Mais par son cri, sa question douloureuse, il s’adresse en même temps à ce Dieu, qu’il appelait « Papa » et qui est donc amour et compassion. Nous lisons:
« Jésus poussa un cri et mourut ». (Marc 15, 37)

Les disciples se sont déjà dispersés. Son corps va être déposé dans un tombeau.
Trois jours plus tard des femmes s’approchent du tombeau pour mettre de l’huile sur le corps de Jésus et pour pleurer sa mort. Deux de ces femmes s’appellent Marie. Un nom connu. Nous connaissons la Marie qui, environs 30 ans plus tôt, a commencé de chanter, quand l’ange lui a annoncé la bonne nouvelle de la naissance du fils de Dieu. Ecoutons : « Mon âme loue la grandeur de Dieu et Dieu n’a pas oublié de manifester sa bonté envers Abraham et ses descendents pour toujours ». Luc 1, 46-49

Maintenant deux Marie viennent pour oindre le corps de celui qui vient de mourir.

Peut-être que nous pouvons sentir l’odeur du parfum, de l’huile qu’elles apportent pour lui rendre un dernier service. Elle sont venue tristes, certes, mais aussi pleine de courage. L’huile parfumée en est symbole.

Mais le tombeau est vide.

CHANT TAIZE : CHRISTUS RESSURREXIT

Voilà le lieu de transformation. Car ces femmes et plus tard les autres disciples commencent à pré-sentir : Jésus est réscussité. Il est véritablement le fils de Dieu, le Christ. Jésus est vivant et nous croyons en lui : en tant que chrétiens et chrétiennes nous confesson celui qui a changé le visage de ce monde il y a plus que 2020 ans. Celui qui a rendu le monde plus humain, plus tendre et plus engagé. C’est cela qui s’est révélé par la vie et par la mort de Jésus Christ : Il n’y aura plus jamais de lieu où Dieu ne peut pas être proche de nous. Il ne nous abandonne pas, ni dans la souffrance, ni dans la mort. Notre vie suit la trace vers Dieu, cette trace sur laquelle Jésus Christ nous est précédé.
C’est pourquoi la croix signifie transformation : De la douleur naît l’espoir, de l’obscurité naît la lumière, du passé naît l’avenir, de la mort naît la vie. Jésus Christ est vivant parce que nous croyons en lui. Nous croyons en la vérité de l’amour envers chaque être vivant. Nous croyons en l’humanité de Dieu que Jésus incarne : nous croyons en cette proximité indestructible de Dieu envers nous, cette proximité qui continue au-delà de la souffrance et de la mort. Grâce à  cette proximité il peut nous arriver que dans une période de tristesse nous sentons un coup de courage, où que dans une situation de peur nous nous apercevons d’un brin de soleil et il peut nous arriver que nous nous réveillons après un cauchemar et nous nous rendons compte : Tout est bon. Tout est bon.
A toi la gloire !

CANTIQUE 34/18 ALLELUIA A toi la gloire

Voilà Pâques, la lumière de Dieu en nous est allumée pour toujours    Amen

Elisabeth Müller Renner