Méditation 10 février 2021

Choisis la vie !

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Choisis la vie ! La vie que Dieu nous a donnée, non seulement à nous, mais aussi à tous nos semblables, à toutes créatures, celles d’hier, celles d’aujourd’hui, celles d’ici et celles du Sud, car tout est lié. Si je fais le bien ici, cela aura des répercutions là-bas. De même, si j’agis mal ici, je mettrai en danger la vie là-bas.
« Choisis la vie pour que tu vives toi et ta descendance ».
C’est par ces quelques mots que je vous accueille ce matin pour un temps de respiration spirituelle.

Photo Christine Phébade Yana Bekima

Prière pour ce matin

Quand nous entrons en ta présence, Seigneur, nous prenons conscience de notre véritable place d’humain dans cet univers immense. Pourtant, Tu te soucies de nous.
Malgré nos infidélités, notre insignifiance, Tu t’intéresses à nous et Tu nous aimes. En ta sainte présence, nous voulons partager ce temps d’éternité que Tu nous offres pour célébrer tes louanges et t’adorer. Gloire à Toi Seigneur Jésus !
Psaume 119, 104 à 108
Ah combien j’aime ta loi ! Elle occupe mes pensées tous les jours
Ton commandement est mon bien pour toujours, il me rend plus sage que mes ennemis.
Plus que mes maîtres, j’ai de l’instruction, car je réfléchis longuement à tes ordres.
Plus que les vieillards, j’ai le discernement, car je prends au sérieux tes exigences.
J’ai refusé de suivre le chemin du mal, afin d’appliquer ce que tu as dit.
J’ai suivi fidèlement tes décisions, puisque c’est toi qui me les as enseignées
Quand je savoure tes instructions, je leur trouve un goût plus doux que le mile
Mon discernement vient de tes exigences. C’est pourquoi je déteste toutes les pratiques mensongères.
Ta parole est une lampe devant mes pas, une lumière qui éclaire ma route.

Je tiendrai la promesse que j’ai faite d’appliquer tes justes décisions.

Chant

Ô prends mon âme

Lectures bibliques

Deutéronome 30 11 à 14 :
11. Les commandements que je vous communique aujourd’hui ne sont pas trop difficiles à comprendre ni hors d’atteinte pour vous. Ils ne sont pas au ciel, pour qu’on dise : « Qui montera au ciel pour aller nous les chercher et nous les communiquer, afin que nous puissions les mettre en pratique ?» Ils ne sont pas non plus au-delà des mers, pour qu’on dise : « Qui traversera les mers pour aller nous les chercher et nous les communiquer, afin que nous puissions les mettre en pratique ?» Non, cette parole du Seigneur est tout près de vous, dans votre bouche et dans votre cœur, et vous pouvez la mettre en pratique. Israélites, voyez : Aujourd’hui je place devant vous la vie et le bonheur d’une part, la mort et le malheur d’autre part.

19. Oui, je vous avertis solennellement aujourd’hui, le ciel et la terre m’en sont témoins : je place devant vous la vie et la bénédiction d’une part, la mort et la malédiction d’autre part. Choisissez donc la vie, afin que vous puissiez vivre, vous et vos descendants. Aimez le Seigneur votre Dieu, obéissez-lui, restez-lui fidèlement attachés : c’est ainsi que vous pourrez vivre et passer de nombreuses années dans le pays que le Seigneur a promis de donner à vos ancêtres Abraham, Isaac et Jacob.

Méditation :

Nous voici déjà en février et nous approchons à grands pas du temps du Carême. Comme à l’accoutumée, trois œuvres d’entraide s’associent pour proposer un thème, des pistes liturgiques, des animations. Elles comptent sur la créativité des paroisses pour faire vivre ce temps en organisant des soupes, des célébrations oecuméniques, des temps de prière et de jeûne, etc. et tout ça bien sûr en tenant compte de la période particulière que nous traversons.
Carême 2021 : Justice climatique, maintenant !
Un slogan qui peut choquer de prime abord, tant il retentit comme une sommation.
Urgence ! Catastrophe ! Destruction ! La situation actuelle n’est plus à la plaisanterie. Si nous ne nous réveillons pas, nous courons au désastre.

L’heure est grave, certes, mais pas désespérée. Les chrétiens ont à annoncer une parole d’amour pour l’humanité. Dieu nous veut comme serviteurs de sa création, Lui qui bénit toute la Terre.
A nous d’écouter et d’obéir. A nous de prendre les bonnes décisions.
« Choisis la vie ! » dit Moïse au peuple qui traverse le désert dans le but d’atteindre le pays promis.
« Tu pourras y accéder, à condition de faire le bon choix, le choix de la vie et de la bénédiction ».
Voici la Terre tant espérée, le but de l’interminable errance dans le désert, le pays que Dieu a promis au peuple d’Israël en le faisant sortir d’Égypte. C’est la terre sur laquelle les Israélites et leurs descendants auront un avenir radieux et pourront s’installer durablement.
Moïse met alors le peuple face à ses responsabilités : il faut faire le choix, prendre les bonnes décisions.
« Tu choisiras la vie pour que tu vives, toi et ta descendance. C’est la vie et la mort que j’ai mises devant vous, c’est la bénédiction et la malédiction. »
Par ces paroles éloquentes, Moïse souligne la gravité de la situation. Mais est-ce là un véritable choix ?
Tu choisiras la vie ! Mais qui voudrait choisir la mort ?
Tout comme il invoquait la clairvoyance et la capacité de raisonnement de son peuple, ces paroles réclament aujourd’hui notre intelligence et notre bon sens, elles nécessitent notre décision pour la vie.
Nous devons prendre soin de notre planète, la Terre, afin qu’elle puisse être un lieu d’accueil pour tous, un lieu qui nous permette de bien vivre, nous et les générations qui nous succéderont, en harmonie avec toute la création, les plantes et les animaux de toutes sortes.
Pas simple de prendre les bonnes décisions ?
Nous n’avons jamais été aussi fortement appelé-e-s à faire le choix de la vie. Si Moïse a lancé une exhortation si pressante, c’est parce qu’il ne lui restait plus beaucoup de temps à la tête de son peuple. Aujourd’hui, c’est à nous que s’adresse cet appel : à nous aussi, le temps nous est compté.
Nous savons désormais parfaitement ce que nous devons faire et ce que nous devons cesser de faire pour préserver le climat. Le choix de la vie se manifeste dans de nombreux gestes de tous les jours.
« Ce commandement que je te donne aujourd’hui n’est pas trop difficile pour toi, il n’est pas hors d’atteinte…Je mets devant toi la vie et la bénédiction d’une part, la mort et la malédiction d’autre part. Choisis la vie maintenant ! »
Oui, c’est bien une exigence guidée par la raison mais aussi par le cœur, par amour.

 Seigneur, nous te prions

  • pour que tu nous donnes la force de persévérer dans notre engagement pour le climat ;
  • pour que nous soyons attentifs et attentives à ce qui nourrit réellement notre cœur ;
  • pour que tu nous fasses découvrir la sobriété et la joie de la simplicité ;
  • pour que tu guides notre regard vers nos semblables à l’autre extrémité de la Terre.

Chant

Choisis la vie. Usquequo Domine

Bénédiction

Une confiance qui surmonte les désillusions et les situations désespérées, un accueil sans condition mais qui nous transforme entièrement, un amour prêt à s’abaisser et se mettre au service de l’autre jusqu’à donner sa vie.
Que Dieu vous bénisse et bénisse ce qui vous tient à cœur, qu’Il bénisse la Terre et toute la vie qu’elle porte.
Qu’Il vous guide dans vos décisions, dans vos choix et fortifie vos engagements.
Amen.

Morceau final

Hymne à la joie, L. Van Beethoven
Régis Haas au piano

Christine Phébade Yana Bekima

Documentation 

Matériel de la campagne de Carême 2021, Voir et Agir, Justice climatique, maintenant !
Eric Charmettant, Parcours spirituel pour une conversion écologique, Ed Vie chrétienne, 2020.

Méditation 3 février 2021

La Semaine de l’Unité qui est proposée chaque année a été en quelque sorte « réduite » à son minimum, en raison de la pandémie. Et si nous en profitions pour nous interroger sur ce que signifie l’unité et la réconciliation déjà avec nous-mêmes…

Mais commençons déjà par unifier nos esprits par la prière et le chant :

Prière

Seigneur, envoie ton Esprit sur nous ; que ton Esprit nous enseigne, comme tu nous l’a promis et qu’il nous unifie, corps, âme et esprit. Souffle à notre esprit et à notre cœur les mots et les sens de ta Parole, pour que nous puissions l’accueillir, la comprendre, la vivre, l’incarner dans notre être tout entier et la mettre en pratique. Amen

Chant : Tu es source vive, feu et charité, viens Esprit Saint

 Jean 17, 20-21 : Soyez UN comme le Père et moi nous sommes un…

Méditation

 IL y a exactement trois ans, lors du culte méditatif du 4 février, je m’étais inspirée d’un article de Anselm Grün, paru dans la Revue Prier de janvier 2013 et qui s’intitulait : « Faire l’unité en soi pour la réaliser entre chrétiens » et qui se résumait dans cette phrase :

Toujours la division intérieure fait de nous des faiseurs de division pour ceux qui nous entourent.

Je me rappelle que cet article avait beaucoup marqué le groupe de préparation du culte méditatif ainsi que les paroissiens présents. Je n’ai pas retrouvé cet article, mais j’aimerais vous faire part de certaines réflexions concrètes qu’il avait suscité chez moi.

En tant qu’être humain nous sommes habités par des contraires : besoin de liberté /besoin de cadre  – besoin de solitude/besoin de communauté – besoin de mouvement/besoin de repos – besoin de silence /besoin d’animation…

La plupart du temps, nous vivons de manière automatique, sans prendre conscience de ces différents besoins contradictoires en nous. Et nous nous étonnons que nos vies sont pas toujours très équilibrées, et encore moins nos vies familiales et communautaires.

Un premier pas est de prendre conscience de ces contraires et les nourrir dans les différents moments de nos vies, surtout si nous refoulons certains besoins.

Par exemple, nous sommes souvent pris dans nos envies de faire, d’être dans l’action, de nous réaliser, en laissant de côté notre besoin de nous arrêter pour souffler, pour nous reconnecter avec nous-même, ressentir notre corps, nos émotions.

Parfois ce conflit intérieur se manifeste extérieurement sous forme de stress, d’agitation intérieure, d’agressivité.

Ce 3ème semi-confinement que nous vivons nous oblige à nouveau à nous arrêter, à diminuer notre besoin de nous activer pour prendre du temps pour l’examen de soi.

Quand je fais ce travail sur moi-même de réconcilier ces parties de moi qui s’entrechoquent ou que je renie, eh bien, je rends service à toute la communauté.

C’est ce qu’affirme Anselm Grün dans cette petite phrase :

Toujours la division intérieure fait de nous des faiseurs de division pour ceux qui nous entourent.

J’aimerais maintenant donner un autre exemple : quand nous sommes pris entre la peur et l’envie pour un projet, devons-nous choisir entre l’un ou l’autre ? Ou reconnaître qu’il y a à la fois de la peur et de l’envie…

Reconnaître qu’il y a les deux en nous, c’est une manière de se respecter, une manière aussi de ne pas créer la division en mettant d’un côté le camp de ceux qui ont peur et donc qui risquent de faire capoter le projet et de l’autre ceux qui ont envie et qui foncent en avant tête baissée.

On dit que la peur est mauvaise conseillère, or ce n’est pas vrai : être à l’écoute de ses peurs, c’est voir les signaux d’alarmes, les clignotants qui s’allument et qui nous indiquent qu’il  faut être attentif à tel ou tel aspect qui peut mettre en péril le projet ; la peur est utile car elle met le focus sur les nœuds à résoudre ou les risques de blocage.

Elle est mauvaise conseillère quand on la renie ou la refoule, car tôt ou tard elle envahit tout et nous paralyse jusqu’à inhiber toute envie de nous engager.

Être à l’écoute de ses désirs, de ses envies, c’est un moteur qui nous sort de notre routine et de notre bulle, qui nous projette dans l’avenir.  Vivre ce processus d’équilibre entre nos peurs et nos envies est déjà tout un apprentissage pour soi-même, mais c’est la condition même du vivre ensemble et de l’engagement.

Être à l’écoute de ses propres émotions et ceux des autres (que ce soit la tristesse, la peur, la joie ou la colère) c’est une manière de laisser l’énergie collective rejaillir pour dépasser justement les blocages, les non-dits, les conflits.

Soyez UN comme le Père et moi nous sommes un…

Peut-être que le chemin d’unité pour la paroisse aujourd’hui passe par un examen de conscience sur ses peurs, ses colères et ses envies pour la paroisse dans la situation actuelle. Car pour être UN, il faut d’abord faire l’unité et la paix en soi, pratiquer une écoute profonde de ses ressentis, de notre centre.

Je crois qu’aujourd’hui aussi que nous avons tous besoin d’une immense dose de chaleur, de tendresse, de bienveillance les uns envers les autres.

Voici la plus profonde prière que Jésus nous adresse : laisser la lumière qu’il nous a apportée pénétrer tous les recoins sombres de notre corps et de notre âme pour que, dans cette lumière de Dieu, nous devenons un avec nous-mêmes et entre nous. Anselm Grün

Chant : Jésus-le Christ, lumière intérieure

Prière d’intercession (écrite par le pape François en janvier 2018)

Seigneur, fais de nous des instruments de ta paix.
Fais-nous reconnaitre le mal qui s’insinue dans une communication qui ne crée pas la communion.
Rends-nous capables d’ôter le venin de nos jugements.
Aide-nous à parler des autres comme de frères et de sœurs.
Tu es fidèle et digne de confiance ;
Fais que nos paroles soient des semences de bien pour le monde.
Là où il y a de la rumeur, que nous pratiquions l’écoute ;
Là où il y a confusion, que nous inspirions l’harmonie ;
Là où il y a ambiguïté, que nous apportions la clarté ;
Là où il y a exclusion, que nous apportions le partage ;
Là où il y a du sensationnalisme, que nous usions de la sobriété ;
Là où il y a de la superficialité, que nous posions les vraies questions
Là où il y a des préjugés, que nous suscitions la confiance ;
Là où il y a agressivité, que nous apportions le respect ;
Là où il y a la fausseté, que nous apportions la vérité.
Là où il y a jugement, que nous apportions la bienveillance. Amen.

Chant : Dieu ne peut que donner son amour

Pour terminer, un geste pour embrasser nos contraires et nourrir la bienveillance

Une manière concrète de faire l’unité avec nous-mêmes, dit Anselm Grün, c’est la croix.

Le geste de Jésus sur la croix est un geste d’embrassement : il nous prend dans ses bras avec tous nos contraires.

ET nous pouvons concrètement inviter l’amour du Christ à reporter sur soi cet embrassement de Jésus par un geste : celui du signe de la Croix (une belle manière de s’approprier ce geste pour nous protestant).

Quand je fais le signe de la croix, j’invite l’amour du Christ à envahir et unir tous les contraires en moi : mental et émotionnel, vitalité et sexualité, féminin et masculin, individu et collectif, cœur et action, inconscient et conscient.

Je peux aussi faire un autre geste : celui de croiser les bras sur ma poitrine régulièrement dans la journée : parce que Jésus en croix me prend dans ses bras, j’embrasse en moi le fort et le fragile, le sain et le blessé, le beau et le laid, le fatigué et l’énergique, le figé et le souple, le sombre et le lumineux, etc.

Bénédiction 

Que le Seigneur vous bénisse,
Qu’il fasse pour vous rayonner son visage,
Que le Seigneur vous bénisse et vous garde,
Qu’il vous prenne en grâce et vous apporte la paix.
Allez et demeurez dans son amour et dans sa paix. Amen.

En bonus (pour ceux qui comprennent l’allemand)
Rituel du matin : une bénédiction pour nos proches, ceux que nous allons rencontrer aujourd’hui

Karin Phildius, pasteure