Méditation mercredi 5 mai 2021

Un traître devient porteur d’une grande promesse

Méditation sur Jacob

Le texte biblique se trouve dans Genèse 28, 10-22
« Jacob quitta Berchéba pour se rendre à Haran….. »

Bienvenue chers lecteurs, chères lectrices de cette méditation.

Tout au début, pour nous mettre devant Dieu, je vous propose d’écouter ou de chanter « me voici, Seigneur, Sauveur » dans Alléluia, au numéro 21/03

Quand –après une journée ensoleillée – le soir tombe et la lumière du crépuscule fait changer le paysage, quand le bruit disparaît peu à peu et l’air devient plus frais, en ce moment les premières étoiles commencent à briller et il y en a de plus en plus qui apparaissent au ciel. Un monde différent se révèle, un monde qui est caché pendant la journée lumineuse. Pendant la journée nous nous en apercevons plutôt du devant du monde, alors que le fond se dévoile dans la nuit. Cela est aussi la raison pour laquelle les rêves nous impressionnent. C’est comme si leur origine se trouvait ailleurs que dans la conscience du jour.

Tableau Vincent van Gogh : la nuit étoilée

Il peut nous arriver que nous nous posons une question sans en trouver la réponse. Nous en réfléchissons beaucoup mais cela ne mène à rien. Et parfois le lendemain, après avoir dormi, la solution se présente.
Jacob, fuyant son frère Esaü, après s’être approprié la bénédiction promise à ce dernier, s’installe pour la nuit dans un lieu désert, la tête sur une pierre. Et là il fait un rêve : une échelle est dressée de la terre jusqu’au ciel et des anges y montent et y descendent et au sommet se trouve Dieu. Le fond du monde et de l’existence se dévoilent.
Notre texte parle de l’expérience bouleversante d’un homme qui est touché par la réalité de Dieu.

Tableau Marc Chagall : Jacob’s dream

Aujourd’hui on utiliserait le mot conversion et nous savons que cette expérience suscite un changement radical dans la vie de Jacob : Je suis le Seigneur, le Dieu de ton grand-père Abraham et le Dieu d’Isaac. La terre où tu est couché, je la donnerai à toi et à tes descendants et ils seront aussi nombreux que les grains de poussière du sol.
Ainsi la promesse merveilleuse au fugitif dormant. Un traître devient l’ancêtre de beaucoup de générations, le porteur d’une grande promesse.
On pourrait dire : Jacob devient celui qu’il a été depuis toujours, mais qui était caché  jusqu’à présent : fils de Dieu.
C’est ainsi que la Bible parle de la foi : elle parle d’un changement, d’une conversion de l’être humain tout entier : De son âme et de son esprit.
Mais notre histoire parle encore d’une autre chose : de l’arrière fond du monde et de l’existence. Elle parle du sens de la vie. Si je vous posais la question : quel est le sens de la vie, chacun me donnerait une autre réponse. Cela dépend de la situation familiale et professionnelle, de l’âge, de la tradition, des convictions. Quelqu’un trouve que le sens de la vie consiste dans un bel âge ou à avoir des enfants. Quelqu’un d’autre trouve que le sens de la vie signifie à exercer une profession qui lui plaît et finalement le sens de la vie peut se trouver dans le fait d’avoir une bonne santé. Toutes ses réponses et encore beaucoup plus sont possibles.
Et tout de même il y a une réponse qui est valable pour tout le monde, et c’est celle-ci : le sens de la vie consiste à être témoin de la réalité de Dieu dans ce monde. Une paroissienne me disait une fois : Nous, les êtres humains, sommes les mots, avec lesquels Dieu raconte son histoire.
Écoutons maintenant cette belle chanson de la chanteuse irlandaise ENYA pour nous recueillir après avoir entendu cette bonne nouvelle :

Jacob, après son rêve, devient un témoin de Dieu. Et celui qui a témoigné le plus radicalement de Dieu était Jésus. Avec lui la réalité de Dieu se manifesta une fois pour toutes, d’une façon irréversible. L’échelle entre le ciel et la terre est dressée, le ciel reste ouvert, ouvert pour nous. En tant que chrétien et chrétienne nous confessons ce ciel ouvert. Nous croyons en un Dieu qui est créateur de toute vie, qui est la force de la vie, qui a vaincu la mort. Dans la foi chrétienne c’est la croix qui représente la transformation de la mort en la vie. Le crucifié est en même temps le ressuscité et ainsi se transforment les ténèbres en lumière.

Chant de Taizé : in resurectione tua, Christe, coeli et terra laetentur (le ciel et la terre se réjouissent de la résurrection du Christ)

Et avec cette réflexion nous en revenons à Jacob, à son rêve, et aux anges qui descendent du ciel pour y monter de nouveau. Montée est descente-aussi en tant que croyants nous n’en sommes pas épargnés. La souffrance fait partie de la vie humaine.
En même temps :  La résurrection de Jésus est la manifestation définitive de ce qui était toujours valable : de la présence de Dieu auprès de nous. Il n’y aura pas de lieu où Dieu ne pourrait pas être proche de nous. Nous sommes une sorte d’instruments sur lequel Dieu joue sa mélodie. Dieu nous appelle et nous répondons en acceptant le bien et le mal de notre vie, nous répondons en prenant soins de nos amitiés et en nous engageant là où nous nous trouvons. Là se manifeste Dieu comme il y a plus de 2020 ans.
Il n’y aura pas de lieu où Dieu ne pourrait pas être proche de nous.
Dans une situation de faiblesse une force inattendue peut nous toucher, dans une situation de détresse une lumière inattendue peut apparaître et dans une situation d’une immense tristesse un brin d’espoir peut nous toucher.
Cela sont des expériences de résurrections, des signes du fait que Dieu plus jamais ne nous abandonne     Amen

Que Dieu vous bénisse !

Elisabeth Müller Renner, Pasteure

Méditation mercredi 28 avril 2021

Bonjour chers visiteuses et visiteurs de ce site. Je vous propose aujourd’hui la troisième et dernière partie de mes méditations sur le thème des noces à Cana. Jésus y accomplit son premier signe celui de changer de l’eau en vin. Bonne lecture

Musique. J.S BACH- Cantate BWV 70.  «Veillez! Priez ! »

Prière       Je viens boire aux sources du silence.

Seigneur,
Je viens boire aux sources du silence
Pour accueillir ta présence.
Vois ma soif de tendresse, de justice et de paix.
Toi qui es en moi
Comme un ruisseau qui murmure,
Une fontaine où il fait bon se désaltérer,
Abreuve-moi de ton eau,
L’eau vive, inépuisable, de ton amour.
Coule en ma vie pour me régénérer, me renouveler.
Alors pourra sourdre en moi
Le désir de rafraîchir
ceux qui se penchent sur les citernes lézardées
De l’égoïsme et de la violence.
Et je pourrai offrir à mes prochains
L’eau dont ils ont besoin
Pour étancher,
Malgré les peurs, malgré les pleurs,
Leur soif de vivre.
Au nom de Jésus,
La source d’eau vive qui jamais ne tarit.

Edith Wild

Méditation Jean 2.1 à 12

Pour cette troisième méditation du premier miracle de Jésus qui s’est déroulé à Cana, je vous invite à réfléchir aux changements qu’il a provoqués.

Lors d’une réjouissance traditionnelle, une noce, le fiasco menace. Il n’y a pas assez de vin. Pour remédier à cela, il y a normalement le maître de cérémonie et le marié, ils auraient dû prévoir. Les deux faisant défaut, il faut l’intervention d’un invité, Jésus. Tout d’abord hésitant, puis volontaire, il se met au service de cette noce et provoque une issue favorable pour que la joie continue d’illuminer les visages rassemblés lors de la fête menacée. Il change l’eau en vin. Cana est ce moment unique ou l’action inattendue, inespérée de Jésus permet un dénouement heureux et joyeux alors que tout semblait voué à la tristesse.

Cana est aussi le symbole d’un changement au niveau de la compréhension de la foi. Les jarres vides, qui une fois remplies d’eau vont permettre à la noce de disposer de près de 700 litres de vin, sont en effet les jarres prévues pour les ablutions rituelles des participants à la noce. Le fait qu’elles soient vides peut signifier, je crois, que le système religieux qu’elles représentent soit arrivé à sa fin. A Cana, Jésus n’apporte pas une nouvelle religion ni de nouveaux rituels, il inaugure une nouvelle façon de saisir Dieu. Le royaume de Dieu commence aux noces de Cana, c’est son Messie qui permet à la noce d’être joyeuse jusqu’au bout. Ainsi en sera-t-il du royaume ultime après la mort, il sera comme un grand festin ouvert à toutes celles et tous ceux qui placent leur confiance en Christ. Ce ne sont plus des rituels qui sont importants, mais la rencontre avec le Christ qui permet que la vie et à la joie se poursuivent même au-delà de la mort.

Si le récit de ce miracle peut paraître un peu dérisoire, c’est qu’il veut pointer qu’en toutes circonstances, en tout lieu, toujours et partout, il est possible de vivre une heureuse libération. Lorsque des hommes et des femmes se mettent ensemble autour du Christ et conjuguent une imagination sortant des sentiers battus, une volonté s’affranchissant de certaines contraintes sclérosantes, et le désir fervent qu’une joie sans limite inonde les visages et les cœurs, l’impossible devient possible. Comme au matin de Pâques.

Prière/Envoi         Christ est sorti

Il faut se lever, gens du peuple de Dieu !
Vous pensiez vous installer ici,
Dans la serre chaude de cette rencontre ?
Vous prétendiez vous établir dans la maison de Dieu ?
Mais Dieu n’a pas de maison !
Il est toujours en déplacement,
Sans domicile,
Sans pierre où reposer la tête.
Ici, c’est le campement d’un instant,
Le lieu du transit,
Où Dieu et l’être humain s’arrêtent
Avant de reprendre la route.

Sortez, gens du peuple de Dieu !
Vous êtes le peuple en partance,
Votre terre n’est pas ici.
Vous êtes le peuple du mouvement,
Étranger jamais fixé, gens de passage
Vers la demeure d’ailleurs.

Sortez, gens du peuple de Dieu !
Allez prier plus loin !
La tendresse sera votre cantique,
Jésus sera votre parole,
Votre vie sera louange.

Bénédiction

Que Dieu vous donne sa paix pour chaque jour de votre vie,
Que Dieu vous tende sa main pour vous soutenir
Que Dieu vous donne son souffle pour vous permettre d’avancer
Que Dieu vous bénisse et vous garde

Thierry Muhlbach pasteur

Musique Claude Debussy. Le printemps