LUC 10. 38-42.
Bonjour à vous, visiteuses et visiteurs qui suivez occasionnellement ou régulièrement les méditations sur ce site paroissial.
Voici la troisième méditation au sujet de la rencontre de Marthe et de Marie avec Jésus, telle que l’Evangile de Luc nous la raconte.
Bonne lecture à vous et très belle journée !
Voici pour commencer un peu de musique :
Johannes Brahms- Lullaby
Prière :
Merci, Seigneur,
de nous appeler sur les chemins de la vie !
Pour nous accompagner
dans notre longue marche.
Tu nous as donné
Jésus-Christ, ton Fils.
Il est devenu
notre frère et notre compagnon.
Sur la route, il avance avec nous.
dans la même poussière,
comme n’importe lequel d’entre nous !
Sa présence nous soutient
lorsque les fardeaux nous pèsent,
que tout devient trop lourd.
et que nous ne savons même plus vers où nous marchons.
Sa Parole nous éclaire
lorsque la nuit recouvre le chemin,
faisant disparaitre les repères
auxquels nous accrochions notre foi.
Son pain de vie
nous réconforte
lorsque notre enthousiasme s’écroule.
lorsque le doute s’insinue dans nos engagements,
lorsque le pain quotidien de l’amour
vient à nous manquer
et que la solitude nous enserre de tous côtés.
Merci notre Dieu
pour Jésus-Christ,
notre frère et notre compagnon !
Dans notre longue marche,
il est notre espérance
et nous redit
ton nom de tendresse :
Notre Père !
Charles Singer
Méditation. Marthe et Marie 3.
C’est le livre « Une bible des femmes » (cf note) qui m’a rendu attentif à la troisième explication possible de la rencontre de Marthe et Marie avec Jésus. Il est possible résumer le travail de ces théologiennes de la façon suivante : elles rappellent que dans l’Antiquité, et jusqu’à une époque récente, on ne traitait pas les femmes en êtres humains à part entière, au même titre ou au même niveau que les hommes. Ni à égalité avec leurs pères, leurs frères ou leur mari. On les estimait faites pour les fonctions subalternes et pour le service des hommes à qui seuls étaient confiées les occupations considérées comme nobles. Cette discrimination se retrouvait particulièrement dans le domaine de la religion ou aucune femme ne prouvait prétendre à la moindre responsabilité, restant cantonnées à des tâches considérées comme subalternes uniquement.
C’est particulièrement Luc qui s’insurge contre cette situation et qui notamment dans notre passage veut faire changer les choses. Ainsi s’asseoir aux pieds de Jésus, l’écouter, voilà qui définit la place et l’attitude du disciple modèle, idéal, exemplaire. La conduite de Marie approuvée par Jésus montre que ce statut n’est pas un monopole masculin. Il n’est pas réservé à des hommes. Des femmes, peuvent aussi l’adopter. Elles n’en sont pas indignes ou exclues. Elles aussi peuvent-être des disciples modèles et exemplaires au même titre que les hommes. Les lecteurs de l’Évangile doivent le savoir et en tenir compte en n’interdisant pas, par exemple, aux femmes d’exercer certains ministères, comme cela se fait encore dans beaucoup d’Églises aujourd’hui. Plus largement cela bat également en brèche la répartition des rôles et des tâches dans la société en général, car du temps de Jésus la séparation entre le monde « religieux » et « civil » n’existait quasiment pas.
Plus globalement le Nouveau Testament se montre attentif à la dignité des femmes, comme à celle des enfants, des esclaves, des pauvres, des Samaritains, des péagers, bref, de tous ceux que la société et la culture de l’époque méprisaient, marginalisaient ou déconsidéraient. Que Marthe et Marie apparaissent dans les Évangiles presque aussi proches de Jésus qu’un Pierre ou qu’un Jean, et plus près de lui que la plupart des Douze, mérite qu’on le souligne fortement et sans cesse.
Il me semble que Jésus dit ici à chacun de nous : que vous soyez homme ou femme, intellectuel ou manuel, patron ou employé, professeur ou médecin, soldat ou cultivateur, plutôt de gauche ou plutôt de droite, ne vous laissez pas enfermer dans le rôle que vous assigne la société ni emprisonner par les tâches qu’elle estime que vous devez remplir. Osez voir plus loin, plus largement et surtout osez mettre en valeur ce qui favorise la vie et les liens humains sincères et vrais.
Prière.
Dieu de bonté,
ouvre mes oreilles,
que je perçoive ta parole,
que je l’entende avec mon cœur,
et que je m’en laisse transformer.
Ouvre ma bouche,
afin que je puisse te louer
et chanter tout ce que tu as fait.
Par ton Esprit Saint,
Rends-moi capable de redresser et d’encourager :
que mes paroles soient
des paroles de guérison et de consolation,
de libération et de réconciliation,
des paroles capables
de révéler des horizons neufs,
de faire s’entrouvrir le ciel
et de permettre à tous de saisir
combien leur vie est précieuse et unique.
Anselm Grün
Et pour finir encore un temps de musique avant l’envoi et la bénédiction.
Frantz. Schubert -Serenade
Envoi. Bénédiction.
Que le Seigneur vous précède sur vos chemins,
que le vent dans vos cheveux vous apporte le bruit de la vie
que vos pieds laissent dans la poussière des traces d’espérance
que dans l’obscurité vous entendiez battre le cœur de l’Autre
que vos mains se tendent comme des portes qui s’ouvrent
que vos bouches transmettent ce qu’il vous a été donné de recevoir
que vos oreilles accueillent ce que les mots ne disent qu’à demi
et que la grâce de Dieu vous accompagne aussi
là où vous ne vouliez pas aller …Que Dieu vous bénisse et vous garde.
Pasteur T. Muhlbach
Note : « Une bible des Femmes ». Pages 75-92. Sous la direction de Elisabeth Parmentier, Pierrette Daviau et Lauriane Savoy. Edition Labor et Fides, août 2018.