Image par Jörg Peter de Pixabay
Regard en arrière :
L’Année 2020 commence comme toutes les autres : nous laissons des choses derrière et nous gardons nos espoirs, nos attentes pour une nouvelle période. Janvier, février passent et peu à peu, le ciel s’assombrit : un Virus menace le monde entier et le quotidien change, souvent radicalement. Seulement fin juin, la vie normale s’installe gentiment et nous réalisons au fur et à mesure ce qui nous est arrivés.
« De nuit nous irons pour trouver la source. Seule nous éclaire la soif »
Chantons ou écoutons ce cantique de Taizé (de noche iremus, ne noche que para encontrar la fuente, sols la sed nos allumbra)
Nous constatons : le temps que nous venons de traverser est en fait très paradoxal : c’était à la fois un temps de crainte, et pour certains un temps de deuil et de mort, et à la fois un temps propice à une remise en question et à un nouveau départ.
Ce paradoxe nous le retrouvons dans la Bible à travers un lieu : le désert. Le désert est à la fois un lieu quasiment vide qui peut facilement devenir un lieu de mort. Mais il est aussi le lieu de la rencontre : à soi-même, à ses peurs et ses espoirs, ses convictions et ses doutes, à ses capacités et ses questions. Un lieu de rencontre avec Dieu, un lieu d’apprentissage et du renouveau.
Après la deuxième guerre mondiale, il y avait un chant, qui s’appelait « wind of change », vent qui tourne ce qui a été.
SCORPION :WIND OF CHANGE
Le peuple hébreu, délivré d’Egypte, a dû errer 40 ans dans le désert pour apprendre la confiance et pouvoir atteindre la terre promise. Eli a eu besoin de se réfugier au désert pour retrouver Dieu dans un murmure, reprendre courage et repartir à la rencontre du peuple, C’est au désert que Jean-Baptiste se trouvait pour pratiquer un baptême de repentance et de conversion.
Et après avoir été baptisé, Jésus est allé vivre 40 jours au désert avant de commencer son ministère de prédicateur itinérant.
Ce désert peut alors nous permettre d’affronter les dilemmes de nos situations, soit personnelles, soit paroissiales ou encore plus large.
Vous vous souvenez du récit des quatre hommes, qui ont ouvert le toit de la maison où se trouvait Jésus, pour lui amener leur ami paralysé, la porte d’entrée étant obstruée par la foule.
Texte biblique : Luc 15, 18-24
« Des gens arrivèrent, portant sur un lit un homme paralysé ; Ils cherchent à la faire entrer dans la maison et le déposer devant Jésus. Mais ils ne savaient par où l’introduire, à cause de la foule. Ils le montèrent alors sur le toit, firent une ouverture parmi les tuiles et le descendirent sur son lit au milieu de l’assemblée, devant Jésus. Quand Jésus vit leur foi, il dit au malade : Mon ami, tes péchés te sont pardonnés. »
Étonnante, géniale leur idée qu’ils ont développé pour arriver au bout. Si on pouvait donner des noms à ces amis on les nommerait par exemple courage, espoir, amitié, empathie, ou encore ingéniosité.
Est-ce que cela n’étaient pas aussi les capacités que nous avons pu développer, renforcer, réapprendre pendant la pandémie. Nous avons ouvert des toits, pas réellement bien sûr mais en produisant des petits miracles dans la vie de tous les jours.
Lors d’un entretien téléphonique, une paroissienne me racontait comme elle a trouvé un peu de calme pendant le confinement. Elle, qui était tout le temps en train de courir, était obligée de rester à la maison. Et tout d’un coup, elle disait, « l’horizon de mes pensées s’est ouvert et j’étais capable de m’occuper de petites choses, peut-être moins importantes mais j’en était contente ».
Une autre dame me parlait de la voisine qu’elle connaissait pas avant, mais qui était prête à faire des courses pour elle. C’était comme un cadeau, une belle amitiés c’est créé, me dit-elle.
Le cantique 41/05 dans « Alléluia »nous parle de la joie d’être aimé :
Mais une chose est sûr : réussir à prendre la décision de changer est un immense défi. Et le temps que nous venons de vivre était paradoxalement un temps qui nous permettait ou nous permet toujours de faire des choix.
Au noms de tous les morts du Covid, nous voyons dans ce temps que nous vivions un désert. Mais au nom de l’espérance qu’il suscite et du renouveau qu’il peut permettre, il nous faut croire qu’au milieu de ce désert il y a un puits. Notre histoire rejoint alors celle de tous les peuples qui ont vécu le désert et qui ont su y trouver la Vie. Amen
Élisabeth Müller Renner, pasteure