« Toi, tu nous aimes, source de vie ».
Bienvenu à vous qui lisez la méditation de ce mercredi.
Je vous présente pour débuter un texte assez complexe :
« Au commencement, lorsque Dieu créa le monde, la Parole existait déjà ; celui qui est la Parole était avec Dieu, et était Dieu. Il était donc avec Dieu au commencement. Dieu a fait toutes choses par lui ; rien de ce qui existe n’a été fait sans lui. En lui était la vie, et cette vie donnait la lumière aux hommes. La lumière brille dans l’obscurité et l’obscurité ne l’a pas reçue. » Jean 1, 1-5
Je me souviens bien : quand j’ai lu ou entendu ces versets pour la première fois, je ne les ai pas tout de suite compris. Qui donc et qui ? Que veut dire La Parole de la lumière et de la vie. C’est un poème d’une beauté un peu cachée.
Même que nous ne pensons pas forcément à une personne en entendant « parole », l’évangéliste Jean utilise ce mot pour parler de Jésus. Il présente Jésus comme la parole éternelle de Dieu qui se fait homme et vient vivre avec les êtres humains.
Le cantique 61/67 dans « Alléluia »parle de cet évènement : je vous invite à l’écouter ou à le chanter :
Dans les premiers versets de la Genèse, au début de notre Bible, nous nous souvenons du récit de la Création du monde et de l’être humain : dans ce texte Dieu parle, il dit : « que la lumière paraisse » ou : « qu’il y ait une voûte, pour séparer les eaux en deux masses » ou alors : « que la terre se couvre de verdure ». Et chaque fois que Dieu ouvre sa bouche, il était ainsi. Il crée la terre et le ciel en prononçant une parole. L’évangéliste Jean connait ce texte de la création et s’en inspire. Cette fois c’est la parole elle-même qui représente Jésus. Comme Dieu le père, Jésus, le fils a la capacité de créer. Il crée lumière et vie.
Ecoutons l’hymne de la nuit qui parle de la lumière douce et du mystère de la vie :
HYMNE A LA NUIT DE JEAN-PHILLIPPE RAMEAUX, VERSION FILM « LES CHORISTES »
Jésus vient à la rencontre des gens qui vivent dans l’obscurité, des gens poussés hors de la société à cause d’une maladie par exemple, il va vers des gens abandonnés, des personnes perdues dans leur souffrance et leur détresse. Il vient à la rencontre de gens qui sont étouffés par leurs péchés et ne trouvent plus leurs chemins vers la vérité. Jésus crée ouverture, compréhension et pardon autour de lui. Pour les évangélistes, comme nous voyons dans notre poème de St. Jean, cette façon de vivre, d’entrer en relation, doit être divine. Elle bouleverse toutes les règles, les traditions, les points de vue connus. Jésus apporte la lumière aux aveugles et à ceux qui voient sans regarder, qui entendent sans écouter. Il apporte la clarté, la proximité la confiance et l’espoir. Aux êtres humains de son époque et à nous tous et toutes. Une nouvelle vie est possible : en tant que fils et filles, enfants de Dieu. Quoi qu’il nous arrive, Dieu nous accompagne et reste avec nous. Dans les ténèbres, il apporte la lumière, dans l’insécurité il apporte la vérité et dans la détresse un nouvel élan de vie. Il n’y a aucune situation où Dieu n’est pas proche de nous. Justement pas comme un spectateur qui nous observe d’en–haut, mais comme un père ou une mère qui chemine avec nous.
« C’est toi, ma lampe, Seigneur. Mon Dieu éclaire ma ténèbre ».
C’est ce chant de Taizé que je vous propose maintenant de chanter ou d’écouter:
L’évangéliste St.Jean, après ce poème peut-être un peu complexe, voire difficile de comprendre, continue son évangile en nous donnant des exemples : il nous parle de gens qui ont rencontré Jésus et qui ont compris que la vérité qui se trouve dans ces rencontres bouleverse tout ce qui a compté jusqu’à présent. Dieu lui-même se révèle et les êtres humains sont changés. La lumière divine, sa clarté et la nouvelle vie qu’elle provoque nous touche et nous change. Plus tard dans son évangile, St. Jean, comme aussi les autres évangélistes, rapporte l’arrestation, la condamnation et la mort de Jésus à la croix. Le jour de Pâques est marqué par les apparitions du Christ ressuscité à Marie de Magdala, puis aux disciples, en particulier à Thomas. Cette conclusion révèle le but de l’évangile : amener le lecteur, la lectrice, nous alors, à reconnaître en Jésus le fils de Dieu. C’est ainsi que nous trouverons la vie et nous comprendrons la parole que Jésus a prononcée : je suis le chemin, la vérité et la vie.
Il peut nous arriver qu’au milieu d’une tempête nous trouvons une heure calme et nous sentons : Dieu est là, tout comme dans l’histoire de Jésus qui dort sur un coussin dans la barque chahuté par les vagues. Il peut nous arriver qu’après une période de fatigue nous retrouvons une nouvelle force et nous sommes capable de continuer notre chemin tout comme Eli sous son genêt. Il peut nous arriver que nous sommes pleins de doutes et que nous avons besoin d’être rassuré tout comme Thomas et il peut nous arriver que nous sommes tellement épuisés que nous ne voulons plus rien voir, plus rien entendre et plus participer tout comme les disciples dans le jardin de Gethsémané. Notre vie passe par des haut et des bas, tout comme la Bible le décrit. Dans tout ce que nous faisons, nous ne sommes plus jamais seul : Le Dieu que Jésus appelle Papa vient à notre rencontre et quand nous arrivons, il est déjà là.
« So I could find my way »
« C’est ainsi que j’ai pu trouver mon chemin ». Ecoutons cette belle musique chantée par Enya
Martin Buber, le grand théologien juif raconte une belle histoire à ce sujet : « où est-ce que Dieu habite ? Par cette question un maître surprend les invités qui mangent avec lui. Eux, ils se moquent de lui et disent : Comment peux-tu nous poser une question ainsi impossible : Le monde est plein de la beauté et de la grandeur de Dieu. Mais il répond et dit : Dieu habite là, où nous le faisons entrer. Amen
Que Dieu vous bénisse ! Elisabeth Müller Renner