Bonjour et bienvenue cordiale à vous qui nous rejoignez pour ce temps de méditation, en chemin vers Noël.
Pour commencer (avec 4 minutes et 12 secondes de beauté…)
For unto us a child is born, G.F. Haendel, extrait du Messie
Faire le pari
que tout n’est pas dit
qu’une parole peut encore avoir lieu
qui donne de respirer mieux
Aimer l’attente
qui naît du manque
Choisir la mémoire
contre le désespoir
Ouvrir en soi l’espace du croire
quand tout est noir
Se laisser visiter
par l’annonce de ce qui a été
et qui se renouvelle
chaque fois que la nuit du monde
se craquelle
sous la poussée d’étoiles parlantes.
Aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, je vous propose un conte qui s’intitule «L’étoile de Maël… »
Un conte à écouter :
ou à lire…
Maël était un ange.
Il n’était pas un ange bien important, juste un petit ange de rien du tout.
Ce qui ne l’empêchait pas de rêver : il rêvait de pouvoir faire le plus beau métier du monde, il rêvait d’être polisseur d’étoiles.
Alors, chaque fois que l’on proposait une place dans les petites annonces du ciel, Maël était le premier à se présenter.
Mais, à chaque fois, c’était le même scénario qui se reproduisait : le chef arrivait, lui remettait le chiffon à étoiles et ce chiffon était chaque fois si grand que Maël n’arrivait même pas à le soulever.
Mais le rêve de Maël était plus fort que tout.
Et toujours, toujours, il répondait aux annonces et il cherchait à être le premier.
Un jour à sa grande surprise, il fut le seul à se présenter.
Pas de file d’attente, pas de bousculade, personne d’autre que lui.
Lorsqu’il vit arriver le chef, l’ange de service, il lui dit :
« Est-ce que je suis en avance ? »
« Non, non. »
« Alors, est-ce que je suis en retard ? »
« Tu es juste à l’heure. Prends ce chiffon à étoiles et tu avances de dix millions de kilomètres vers l’ouest, tu fais un pas à gauche et tu trouveras l’étoile qui t’est confiée. »
Maël est resté un moment là, planté à ne rien faire, tant il était surpris : « Ca y est, je suis polisseur d’étoiles ! »
Et il n’en croyait pas ses yeux : le chiffon à étoiles était juste à sa taille, ni trop lourd, ni trop petit, juste ce qu’il fallait pour lui.
L’ange de service le voyant ainsi immobile ajouta :
« Tu sais, c’est une très petite étoile, tu l’acceptes quand même ? »
« Oh oui, bien sûr. »
« Alors, c’est parfait, il faut que tu y ailles, ton étoile t’attend. »
C’était vraiment une toute petite étoile.
Maël a failli passer à côté, sans la voir, tant elle était terne, éteinte.
Personne ne s’était plus occupé d’elle depuis longtemps, mais Maël était tout fier : c’était son étoile, il était enfin polisseur d’étoiles, ce métier qu’il avait tant désiré pouvoir pratiquer.
Et Maël se mit à astiquer son étoile, toute la matinée, puis tout l’après-midi et encore toute la soirée, alors que tous les autres polisseurs d’étoiles avaient rangé depuis longtemps leurs chiffons.
Il a recommencé le lendemain et le jour d’après, du matin jusque tard dans la soirée, toujours avec le même plaisir, la même fierté : il était polisseur d’étoiles, le plus beau métier du monde, celui qu’il avait toujours rêvé de faire !
Une année est passée, puis 20, puis 100 ans, puis 200 et toujours infatigablement, Maël polissait son étoile et elle, tout doucement, se remit peu-à-peu à briller. Le coin du ciel autour d’elle, qui était devenu sombre et sinistre, s’éclaira d’une petite lumière, qui petit à petit devint plus intense, plus gaie.
Un jour, l’ange Gamaliel vint rendre visite à son ami Maël qu’il n’avait plus revu depuis qu’il était devenu polisseur d’étoiles.
« Dis, Maël, elle est bien petite ton étoile, mais qu’est-ce qu’elle est belle ! »
« Oh oui et elle se voit de loin, maintenant qu’elle brille de nouveau. »
« Dis, tu sais qu’il y a un grand concours d’étoiles ? Tu devrais y participer ! »
« Mais, mon étoile est bien trop petite, bien trop insignifiante ! »
« Ce n’est pas la taille qui compte, Maël ! Ton étoile semble tellement joyeuse que je suis sûr que tu vas gagner. »
« D’accord, j’y vais, je vais faire ce concours d’étoiles. »
Lorsqu’il arriva sur le lieu du concours, Maël était presque le dernier de la longue file des candidats.
L’un après l’autre, ils passaient devant… Dieu avec leur étoile. Elles étaient belles les étoiles des autres, immenses, scintillantes. Et à chaque fois, Dieu secouait la tête et disait : « Non, non ça ne va pas ! Ce n’est pas l’étoile qu’il me faut pour cette nuit-là ! »
Lorsqu’il y avait un concours d’étoiles, c’était toujours l’ange Gabriel qui gagnait, car il savait comment faire. Ce jour-là, il se présenta devant Dieu avec une sonnerie de trompettes, son étoile étincelait de toutes les couleurs imaginables et même de celles qu’on ne pouvait pas imaginer.
« Non, non, ça ne va pas ! Ce n’est vraiment pas l’étoile qu’il me faut pour cette nuit-là. »
Maël n’y comprenait rien. Les anges s’en allaient tous avec leurs étoiles, c’était comme si le concours était terminé, on l’avait peut-être oublié ? Il allait partir lorsqu’il entendit : « Le concours n’est pas terminé ! Approche Maël, montre-moi ton étoile ! »
Il s’approcha timidement, son étoile luisait tout doucement.
« Oh, c’est bien, Maël, tu as fait un travail formidable ! Voilà l’étoile qu’il me faut ! Viens, Maël, viens avec moi ! »
Tenant son étoile, Maël suivit Dieu qui traversait le ciel à grands pas. De temps en temps, Dieu se retournait pour jeter un coup d’oeil à la douce lumière de l’étoile de Maël.
« Il va l’aimer. Oui, j’en suis sûr, il va l’aimer ! »
Enfin, Dieu s’arrêta devant un espace vide, il montra à Maël comment installer son étoile. Maël donna un dernier petit coup à son étoile, avec sa manche, pour qu’elle brille encore davantage.
Et alors Maël laissa partir l’étoile et il la vit descendre, descendre, descendre toujours plus.
Et s’arrêter juste au-dessus d’une étable, dans un petit village.
Et qu’est-ce qu’il y avait dans l’étable ?
Nous allons bientôt fêter Noël.
A Noël, ce qui compte le plus, comme la petite étoile de Maël, comme aussi le petit enfant couché dans la crèche: ce n’est pas ce qui clignote, ce qui a les plus belles couleurs, ce qui est le plus grand, le plus fort, le plus voyant; mais c’est ce qui a été donné avec amour, avec coeur.
Dieu se donne à nous !
C’est ainsi que Dieu se donne à nous, c’est de cette manière que Dieu se donne à nous : comme un petit enfant déposé sur la terre humaine. Avec amour.
Prière
Allume une braise dans ton cœur
c’est l’Avent
Tu verras, l’attente n’est pas vaine quand on espère quelqu’un.
Allume une flamme dans tes yeux
c’est l’Avent
Regarde autour de toi, on a soif de lumière et de paix.
Allume un feu dans tes mains
c’est l’Avent
Ouvre-les à ceux et celles qui n’ont rien, ta tendresse est à bout de doigts.
Allume une étoile dans ton ciel
c’est l’Avent
Elle dira à ceux et celles qui cherchent qu’il y a un sens à toute vie.
Allume un foyer en hiver
c’est l’Avent
Les transi-e-s du cœur et du corps viendront et il fera chaud au cœur du monde.
Amen
Pour rester dans la méditation et la prière et laisser venir à nos esprits, nos coeurs, toutes les personnes ou les situations que nous confions à Dieu.
La voici la nuit de Dieu (Cl. Duchesneau et H.J. Gauntlett)
Ou encore, ce choral traditionnel
Es ist ein Ros entsprungen, interprété par Voces8
Bonne journée et que, jour après jour, la Lumière de notre Seigneur vous accompagne dans cette montée vers Noël.
Francine Cuche Fuchs, pasteure
Sources :
Prière de Francine Carillo et Robert Riber
L’étoile de Maël d’après un conte d’Anette Bley et Nathan Zimelman, éd. Bayard.