Méditation vendredi 1er mai 2020

Marc 4.35 à 41.

Traversée de la méditerranée par des migrants. Photo église vaudoise d’Italie.

Bonjour à vous toutes et tous. Bienvenue pour ce temps de méditation ayant aujourd’hui pour thème la tempête. Écoutons d’abord un extrait de la 6ème symphonie de Ludwig Van Beethoven intitulé « l’orage ».

Prions. Vents de tempêtes. Jean-Yves Garneau.

Quand le vent de la peur s’abat sur moi et me paralyse,
quand je n’ose plus avancer, n’ose plus reculer,
viens vite vers moi, Seigneur,
et fais que mon âme, de nouveau, repose dans la paix.

Quand le vent de l’orgueil m’envahit,
quand il fait de moi un aveugle et un insoumis,
quand il rend mon cœur dur comme la pierre,
approche-toi de moi, Seigneur,
et redis-moi des mots qui font revivre.

Quand le vent du doute en moi s’installe,
quand il jette un voile opaque sur tout ce que j’ai cru,
tout ce que j’ai aimé,
quand je suis dans le noir
et que tu n’es plus pour moi que silence,
ne m’abandonne pas, Seigneur,
fais-moi signe pour que je devine ta présence.

Quand le vent de la lassitude s’empare de moi,
quand je n’ai plus ni audace ni ferveur,
quand tout m’indiffère, même ton nom et même ton Évangile,
rejoins-moi, Seigneur,
et remets en moi le souffle qui fais renaître.

Quand le vent du désarroi me secoue,
quand je ne sais plus que dire, que faire, que penser,
quand tous les chemins ouverts devant moi
sont comme des impasses,
tends-moi la main, Seigneur,
et guide mes pas dans le noir.

Quand le vent de la révolte me soulève et m’emporte,
quand je suis sur le point de tout renier, de tout rejeter,
tiens-toi près de moi, Seigneur,
pose sur moi ta main et rappelle-moi que tu es mon ami.
Pour toujours !

Méditons avec Marc au chapitre 4 les versets 35 à 41.

L’Évangile que nous venons de lire commence au verset 35 par : « le soir venu ».
Depuis des semaines, une nouvelle forme de soir semble tomber sur le monde. Ces soirs se nomment silences, vides, ralentissements ou arrêts. Les rues et les places, les routes et les villes se sont vidées de leur animation. Le soir s’est emparé de nos vies en remplissant parfois tout d’un silence assourdissant et d’un vide désolant, qui paralysent. Cela se sent dans l’air, cela se ressent dans les gestes, les regards eux-mêmes le disent. Nous nous retrouvons toutes et tous apeurés et perdus, même si certains d’entre nous ont plus de mal à l’exprimer que d’autres.
Comme les disciples de l’Évangile, nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse qui a pour nom Covid19.
Comme ces disciples qui parlent d’une seule voix et dans l’angoisse disent : « Nous sommes perdus » (v. 38), nous aussi, nous nous apercevons que nous ne pouvons pas aller de l’avant chacun tout seul, mais seulement ensemble.
Les tempêtes de la vie démasquent notre vulnérabilité et révèlent ces sécurités, fausses et superflues souvent, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et nos priorités.
S’il nous est assez facile de nous identifier aux disciples dans ce récit, je trouve qu’il nous est plus difficile de comprendre le comportement de Jésus.
Alors que les disciples sont inquiets et désespérés, qu’ils ont peur pour leur vie, Jésus est à l’arrière de la barque. Et que fait-il ? Malgré tout le bruit et leurs cris angoissés, il dort ! C’est la seule fois dans l’Évangile que nous voyons Jésus dormir – et en plus détail étonnant, il dort sur un coussin-. Sur un coussin, lui dont l’Évangile dit qu’il n’avait pas même une pierre pour y poser la tête ! Signe de la pleine confiance qu’il fait au Père.
Cependant ce n’est pas tout, quand Jésus est réveillé par les cris d’angoisse des disciples, après avoir calmé le vent et les eaux, il s’adresse à eux sur un ton de reproche : «Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » (v. 40).
Alors quoi ? Que penser, que dire des attitudes et des paroles de Jésus ?
Pour moi au-delà du fait que Jésus montre qu’il est capable d’apaiser les tempêtes, toutes les tempêtes, il veut changer le regard de ses disciples. Il est avec eux dans la barque. Il ne les abandonne pas. Bien plus, Jésus est à l’arrière à l’endroit le plus dangereux, celui qui coule en premier. Il n’est pas indifférent du tout à ce qui leur arrive. Il entend leurs angoisses, se réveille et agit pour apaiser.
La question de Jésus au sujet de la foi est pour moi la suivante. J’ose l’exprimer avec mes mots : «ne vous appuyez pas seulement sur la foi que moi j’ai en vous. Activez vraiment votre foi en moi, cette confiance que pas même la mort ne peut vous séparer de moi, cette confiance dont je suis digne. Je l’ai montré en apaisant la tempête, comme au matin de Pâques ». Pour moi Jésus désire littéralement au cœur de la nuit qui est tombée, les emmener sur l’autre rive.  (v35). Selon Marc immédiatement après le récit de la tempête apaisé, des récits de guérisons sont racontés. Amen.

Bénédiction.

Que le Seigneur de la paix vous donne lui-même la paix, toujours et de toute manière. Que le Seigneur soit avec vous toutes et tous. 2 Thessaloniciens 3 v 16.

Écoutons et regardons pour terminer un extrait de l’œuvre de G.F.Haendel
Water Music Air.

Bonne journée. Pasteur Thierry Muhlbach.