Méditation lundi 4 mai 2020

Pour commencer

« Je n’aurai pas le temps » Michel Fugain

Bonjour et bienvenue à vous qui prenez le temps…
de nous rejoindre pour cette méditation quotidienne.
Que la grâce et la paix de notre Seigneur soient avec vous toutes et tous. Amen

Prière
Toi Seigneur,
Compagnon de toute vie
tu viens à nous toujours, en tout temps….
et ce matin en particulier.

T’accueillir
dans le calme des nuits
dans le silence des jours
dans la beauté de ta création
mais aussi aux heures des combats intérieurs.

T’accueillir,
c’est savoir que Tu seras avec nous
en toute situation, toujours.

Seigneur, nous ouvrons nos mains, nos coeurs, nos esprits
pour accueillir ta présence et ta grâce, maintenant en nous et parmi nous…. Amen

Lecture biblique : Marc 13, 33-37

Prenez garde, restez éveillés, car vous ne savez pas quand ce sera le moment. Il en sera comme d’un homme qui, partant en voyage, laisse sa maison, donne autorité à ses esclaves, à chacun sa tâche, et commande au gardien de la porte de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand viendra le maître de maison : le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou au matin ; craignez qu’il n’arrive à l’improviste et ne vous trouve endormis. Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez.

Méditation
« Il faut agir aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire.»
Le précepte du Conseiller fédéral Berset (piqué au président du PDC, G.Pfister !!) fait donc le « buzz » (ou « bruissement ») dans toute la Suisse, ces dernières semaines. Tout le monde la connaît cette petite phrase, la redit et l’imprime même sur des T-shirt.
Décidément, la question du temps est source d’inspiration chez les hommes publics: l’autre jour, dans Arcinfo du 24 avril 2020, la lettre à nos aînés signée par l’ancien Conseiller fédéral Burkhalter traitait aussi de cette thématique : « Lettre à T, notre aîné à toutes et tous. »

Le temps.
C’est peu dire que nous avons un problème avec le temps (pas celui qu’il fait, mais celui qui passe). Tout se fait souvent dans l’urgence et dans l’émiettement. Une tâche en efface une autre. Le passé est de plus en plus vite dépassé et l’avenir trop incertain pour être source d’élan.
Que nous reste-t-il donc à habiter quand l’espérance se fane ?
Aujourd’hui 4 mai 2020,  nous avançons aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire vers une vie « déconfinée ».
Les commerces, les indépendants, l’économie et l’école (la semaine prochaine) reprennent gentiment leurs activités ou vont reprendre.
Mais, encore et toujours, le monde tremble. Les prévisions quant à l’avenir se contredisent. Certains experts évoquent un enchaînement de difficultés/malheurs (chômage, faillites, inflation, crise…) ; d’autres sont plus optimistes.
Oui, le monde tremble. Comme s’il découvrait tout à coup que demain est inconnu et incertain. Que notre vie, notre confort, nos habitudes, nos certitudes sont fragiles. Qu’il suffit d’un virus invisible pour les mettre en péril. Et transformer notre rapport au temps.
Demain ne nous appartient pas.

Soit. Et si nous revenions alors à l’essentiel ? Maintenant.
Le seul temps qui importe à l’humain, c’est le présent.
La vie, c’est l’instant présent.
Vous connaissez tous ce passage des Évangiles (lu ci-dessus) : « Prenez garde, restez éveillés, car vous ne savez pas quand est l’instant… quand vient le Maître.»
L’Évangile est exigeant : la vigilance requise n’est pas tournée uniquement vers un moment futur; c’est une attention de chaque instant pour saisir l’affleurement de la Présence dans le creux de nos vies.
Rester éveillé(e) pour vivre en conscience ce moment où le Maître vient. Et Il vient, Il est toujours advenant… Goûter, au quotidien, l’inconditionnel présent de Dieu dans nos vies.

Nous pouvons alors quitter notre plainte sur le temps pour nous en faire un ami. Dans la tranquillité de l’existence, comme dans les périodes de tourment, concentrons-nous sur ce présent « le petit pré du présent » pour le vivre pleinement, simplement, saintement… et veiller.

Prière  Mon temps est entre tes mains (Psaume 31)
Seigneur de mes heures et de mes années,
Tu m’as donné beaucoup de temps.
Il est derrière moi et devant moi.
Il était mien et devient mien et je le tiens de toi.
Je te rends grâce de chaque tic-tac de la montre
et de chaque matin que je vois.
Je ne te prie pas de me donner plus de temps.
Mais je te demande beaucoup de sérénité,
pour remplir chacune de mes heures.
Je te prie de pouvoir libérer un peu de ce temps
de toute discipline et de tout devoir,
de pouvoir en garder pour le silence,
pour le jeu,
pour les personnes à mes côtés.
Je te prie de me rendre soigneux(euse),
pour que je ne tue pas mon temps,
ne le dissipe ni ne le gâche.
Chaque heure est une bande de terre.
Je veux la labourer,
y jeter de l’amour, des pensées, des rencontres
afin que croisse du fruit.
Seigneur, bénis mon temps.
Amen

 « Il y a le temps (et puis aussi le temps) » 
Les Enfantastiques (2011).

Tout en écoutant ces belles voix d’enfants, nous pouvons rester en pensées, en prière avec les Autorités politiques qui « aujourd’hui » préparent « demain », dans les Communes et notre Canton. Pensons en particulier aux Chambres fédérales réunies, dès ce matin, pour 3 jours de session à Berne.
Nous avons peu de prise sur l’avenir, mais pour le « présent », nous pouvons lire (et signer peut-être ?) « l’Appel du 4 mai » www.appeldu4mai.ch  pour un redémarrage humaniste, local et durable.
(Extrait: Depuis le début du semi-confinement, nos vies et nos habitudes ont changé. Nous avons tous vécu des expériences hors de l’ordinaire, remettant en question notre mode de vie et nos valeurs. De nombreuses personnes souhaitent  que le réveil soit différent de l’avant COVID-19.)

Bonne journée à chacune, chacun.
Que Dieu bénisse votre temps !

Francine Cuche Fuchs, pasteure

Ressources :
Francine Carrillo et Anne-Dauphine Julliand in revue Panorama
Marion Muller-Colard in Eclats d’Evangile