Culte méditatif « à l’emporter » du samedi 2 mai 2020

Chers amies, chers amis en humanité et dans la foi, voici l’heure de la halte sur la route quotidienne !  Je vous invite pour commencer à vous assoir confortablement, à vous tenir en silence une minute pour laisser les tumultes de vos pensées s’apaiser. Puis vous concentrer sur votre Souffle, à l’inspir, dire : Seigneur ouvre mes lèvres, et à l’expir : ma bouche publiera ta louange. Nous pouvons répéter cette parole plusieurs fois avant de poursuivre avec le chant.

Chant Venez, adorons le Seigneur !

Prière d’ouverture –  Lytta Basset in « Traces Vives », Genève, Labor et Fides, 1997, p.20

Dieu notre Père, quand les mots se font rares (…), quand mensonges et demi-vérités brouillent toutes les pistes,

nous venons nous reposer en ta Parole – sainte, crédible, fiable, et ta Parole apaise notre infinie soif de vérité

Dieu notre Père, quand les mots nous lâchent, quand la solitude du dedans interdit toute parole (…)

nous venons nous reposer en ta Parole – sainte, crédible, fiable, et ta Parole apaise notre infinie soif de vérité

Dieu notre Père, quand les mots soudain s’embrasent, quand ta compassion se propage de proche en proche, quand ta grâce enfin triomphe de notre surdité (…)

nous te louons pour ta Parole – sainte, crédible, fiable, et avec Simon-Pierre nous confessons : « O Christ, à qui irions-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle ! » Amen.

Psaume 116 (extrait)
Je crois et je parlerai moi qui ai beaucoup souffert,
Moi qui ai dit dans mon trouble,
Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ?
J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur.
Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple !
Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens !
Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur, le fils de ta servante,
moi, dont tu brisas les chaînes ?
Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce, j’invoquerai le nom du Seigneur
Je tiendrai mes promesses devant tout son peuple
À l’entrée de la maison du Seigneur au milieu de Jérusalem.

 Chant Voici Dieu qui vient à mon secours, le Seigneur avec ceux qui me soutiennent, je te chante, toi qui me relèves, je te chante, toi qui me relèves.

Lecture biblique : Jean 6, 59-69
Jésus dit ces choses dans la synagogue, enseignant à Capernaüm.  Plusieurs de ses disciples, après l’avoir entendu, dirent : Cette parole est dure ; qui peut l’écouter ?
Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit : Cela vous scandalise-t-il ? Et si vous voyez le Fils de l’homme monter où il était auparavant ?
C’est l’Esprit qui vivifie ; la chair ne sert à rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et elles sont vie. Mais il en est parmi vous quelques-uns qui ne croient point. Car Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient point, et qui était celui qui le livrerait. Et il ajouta : C’est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père. Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allèrent plus avec lui. Jésus donc dit aux douze : Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? Simon Pierre lui répondit : Seigneur, à qui irions-nous ?
Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous avons cru et nous avons connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu.

 Méditation

Je l’écrivais dans la méditation de samedi dernier : ce temps de confinement nous a permis de goûter davantage au silence, à la prière et à l’écoute de la Parole chaque jour…
Quel cadeau de pouvoir goûter, comme du bon pain, une parole qui fait vivre, qui donne vie, qui me donne chaque jour l’envie et le désir de mieux connaître le visage du Christ, l’envoyé du Père, venu nous révéler notre réelle identité, notre véritable vocation. Une Parole qui va à contre-courant des paroles humaines ou des discours qui nous détournent de la Vie véritable.
Plusieurs d’entre nous, d’après les témoignages reçus, ont pu goûter à une vie plus simple, plus dépouillée, moins stressante, plus centrée sur l’essentiel, plus propice à l’écoute de cette Parole qui nous relie à la Source de vie.
Cette période mis à part nous a fait réfléchir et remettre en question certaines habitudes, peut-être même notre manière de vivre notre foi, d’annoncer la Bonne Nouvelle, et de vivre en communion les uns avec les autres.
Beaucoup, à l’heure du « déconfinement », se posent la question, avec plus ou moins de force ou d’appréhension : et après, quand tout sera redevenu « à la normale », allons-nous tout reprendre et refaire comme avant ?
Cette question, me semble-t-il, nous concerne nous aussi, amis du Christ.
Les disciples eux-mêmes n’ont pas été épargnés par la remise en question, ils ont été invités à plusieurs reprises à se positionner face à leur Maître. Oui, il y a eu des « virages » à prendre à la suite du Christ, quand son enseignement, son mode de vie, son comportement les poussaient à aller dans leur retranchement et à sortir de leur zone de confort.
Durant les périodes charnières de la vie du Christ, il se faisait un tri parmi celles et ceux qui le suivaient. Jésus ne forçait quiconque, il a toujours laissé chacun libre de continuer de le suivre ou pas, mais il était très clair : à un moment donné, il faut oser choisir : la vraie vie ou une forme de vie étriquée, enfermée dans ses automatismes, ses croyances, ses schémas, ses jugements à l’emporte-pièce, ses aveuglements, une vie qui conduit à la non-vie, une vie sans avenir, sans goût, une vie dont certains aspects peuvent être destructeurs.
Finalement, n’est-ce pas cela être disciple du Christ : à l’occasion de certaines épreuves, à la suite de certaines expériences, dans des moments charnières de la vie (notre planète entière est à une de ces périodes charnières), oser se repositionner et se poser la question : est-ce que je continue sur la voie suivie jusqu’ici ?
Est-ce que j’accepte d’entendre des paroles « dures » qui me confrontent à mes peurs, mes égoïsmes, mes enfermements, est-ce que je les laisse résonner en moi, cheminer avec, pour découvrir qu’elles sont paroles de vie, paroles qui ouvrent des perspectives insoupçonnées ?
Quels sont les obstacles, les résistances en moi, autour de moi, qui empêche la puissance de Vie donnée par le Christ de se réaliser ?
Est-ce que la foi que je pratique m’ouvre à la Vie en plénitude, celle à laquelle j’aspire profondément, une vie qui m’apporte joie, bonheur, paix intérieure ?
Dans quel domaine suis-je appelé-e à manifester cette Vie en abondance ?
ET si je notais toutes ces intuitions que l’expérience du confinement a éveillé en moi, si chacun de nous écrivait ce que la méditation de chaque jour a permis de changer dans sa vie, même si c’est petit, humble, car vous le savez comme moi, ce sont les petits pas qui nous permettent d’avancer !
Je le crois : durant cette épreuve que nous vivons à l’échelle planétaire, en chacune et chacun, Dieu a semé sa Parole, sous forme de petites graines de vie… Peut-être auriez-vous envie de partager ces graines de vie sous forme d’un texte à publier sur ce site, par mail ou par lettre. Il est temps de reconnaître et de faire grandir ces petites graines, pour que jaillisse la Vie du Ressuscité, non seulement dans nos vies personnelles mais aussi dans nos vies communautaires, pour qu’une nouvelle Pentecôte se répande sur toute la terre, à commencer par nos églises. Tous nous pourrions alors confesser comme Simon Pierre de tout notre cœur, de toute notre intelligence, de toute notre âme, dans le Souffle de l’Esprit :
Seigneur, Tu as les paroles de la vie éternelle.
Et nous avons confiance et nous savons que tu es le Christ, le Saint de Dieu.
Amen.
Chant : Garde-moi, ô Dieu, j’ai confiance en toi, tu me montres le chemin de la Vie, en toi est la joie en plénitude.

Confession de foi de Anselm Grün (in Jésus, un message de vie, DDB, Paris, 2002, p.215
Jésus est pour moi celui donne à Dieu un visage humain. Quand Dieu m’échappe dans mes élaborations théoriques, il m’apparaît de nouveau, dans la figure de Jésus, comme un Dieu humain, comme un Dieu qui s’adresse à moi en tant que Tu, comme un Dieu qui relève, délivre, pardonne, offre la liberté et l’amour. Jésus me libère de la performance spirituelle, il a contrecarré par la croix toutes les représentations humaines du chemin spirituel. Il a aussi barré mes représentations de Dieu et de moi-même pour m’ouvrir au mystère de la Vie.

 Chant O toi l’au-delà de tout quel esprit peut te saisir, tous les êtres te célèbrent, le désir de tous aspire vers toi (Grégoire de Naziance)

https://www.youtube.com/watch?v=U8cbNAwwQhU

Prière d’intercession (inspirée de F. Carillo, in Traces Vives p. 114s)
Merci Seigneur, parce qu’une nouvelle fois, ta Parole vient nourrir nos existences en questionnant nos demandes et nos attentes.
Quand nous te prions pour que notre société guérisse de sa violence, déracine d’abord en nous les germes de cette violence !
Quand nous te prions pour que le sexisme et toute forme de discrimination cessent de déchirer la communauté humaine, aide-nous d’abord à quitter nos peurs !
Quand nous te prions que cesse la division et les conflits, fais-nous d’abord voir en nous ce qui nous sépare de nous-même et des autres, de reconnaître nos contradictions.
Quand nous te prions les uns pour les autres, en particulier pour celles et ceux qui traversent l’ombre, en raison de la maladie, de la solitude, du chômage, de la précarité, préserve-nous de toute culpabilité à leur égard et inspire-nous une parole, un geste, une attitude empreinte d’humilité et de compassion.
Éclaire plutôt ce que nous vivons et qui est riche, et réjouis-nous de ta présence qui nous donne d’être vivants et ouverts à plus que nous-mêmes ! Amen.
Chant : Fiez-vous en lui, ne craignez pas, la paix de Dieu gardera vos cœurs, Alléluia

Bénédiction

Que le Dieu de tendresse, Père de tous les humains, qui a relevé Jésus d’entre les morts, fasse lever en nous ce qui est mort et nous conduise à la Vie !
Allons dans sa Paix !

Karin Phildius, pasteure